L’Agence nationale du Médicament prévoit de commencer l’expérimentation du cannabis thérapeutique dès septembre 2020 (voir 24 janvier). Dans la Creuse qui se veut très en avance dans la culture du chanvre … la filière est déjà sur pied, quasi opérationnelle.
« Tout est prêt, nous n’attendons plus que les autorisations » déclare, dans Le Parisien / Aujourd’hui en France, Éric Correia, président de l’Agglomération du Grand Guéret (voir 14 août 2019 et 4 juin 2018).
« Il n’y a plus qu’à appuyer sur le bouton pour en lancer l’exploitation. Les déclarations en fin d’année du Gouvernement, la mise en place ces derniers jours d’une commission d’études, nous donnent l’espoir d’un démarrage, pour une filière qui est actuellement chez nous en ordre de marche ».
•• La Creuse sait faire pousser du cannabis, forte de son antériorité dans le domaine du chanvre industriel dont la France est leader européen de la production, rapporte le quotidien. Une plante qui procure des isolants, des cordages, du textile et peut aussi apporter la molécule THC qu’elle contient, élément principal des médicaments concernés.
Les cultivateurs sont là, les surfaces et les plantations également, ainsi qu’un indéniable savoir-faire, issu de plus d’un siècle de pratique.
•• « Nous avons même les laboratoires locaux équipés pour commencer la production » révèle Éric Correia « et des investisseurs – notamment israéliens et suisses — sont prêts à mettre la main à la poche pour en construire de nouveaux. Côté emplois, nous avons fait des estimations de 400 à 500 postes si on maîtrise toute la filière. Quant aux débouchés, ce sont ceux d’un médicament aux applications nombreuses, et d’une demande évidente… »
•• À la Chambre d’Agriculture, on souligne qu’il faudra les autorisations de culture, mais aussi de bouturage, de repiquage et de récolte pour lancer le processus. On rappelle aussi qu’un hectare de blé rapporte 300 euros et qu’un de chanvre environ huit fois plus, tout en évoquant d’autres débouchés annexes, tels les compléments alimentaires ou de « bien-être » tirés du produit.
•• Contrairement à celui de la drogue couramment trouvée sur le marché noir, ce cannabis pousse en plein air et prolifère facilement, mais son traitement spécifique pour en tirer le THC demande des formations particulières.
« Ce ne sera pas la partie la plus difficile » estime l’élu. « Bon nombre d’éleveurs ou autres professionnels installés pourraient ainsi trouver une diversification rentable, avec peu d’investissements. Nous ne demandons pas au Gouvernement le moindre centime pour nous lancer, juste les autorisations.
« Nos arguments économiques sont simples : le cannabis thérapeutique pourrait représenter en France, d’après une étude menée par Terra Nova, 2 milliards d’euros à ses exploitants et autres intervenants. La Creuse pourrait y trouver son compte et une nouvelle source de revenus. Et son avenir. »