Entre un feu vert de l’Agence du Médicament (voir Lmdt du 12 juillet) et le lancement d’une mission parlementaire sur les différents types de cannabis (voir Lmdt du 12 juillet) …
Les deux élus creusois en pointe sur le cannabis thérapeutique – Jean-Baptiste Moreau (député LREM / voir Lmdt des 11 juillet et 26 juin) et Éric Correia (président de la communauté du Grand-Guéret / voir Lmdt des 4 juin et 10 mai 2018) – se sont retrouvés lors de la 13ème édition du festival du film paysan de Saint-Marc-à-Loubaud, ce 3 août, pour faire le point sur leur combat à l’occasion d’une conférence.
•• En effet, ainsi que devait le rappeler en introduction Jean-Luc Léger, maire et initiateur du festival, le cannabis thérapeutique est non seulement porteur d’espoirs en matière médicale mais représente aussi un enjeu agricole et donc économique pour tout le département, rappelle La Montagne dans son article de compte-rendu (extraits).
•• Un chiffre, marquant, a d’ailleurs été avancé par le député Moreau pour illustrer cet aspect : « la marge du producteur sur un hectare de chanvre pourrait être de l’ordre de dix fois supérieure à celle réalisée sur un hectare de blé, c’est-à-dire qu’elle passe d’environ 300 euros à près de 2 000 euros ».
Et d’estimer que « l’agriculture creusoise, très spécialisée dans l’élevage bovin, en est beaucoup trop dépendante d’autant qu’il est frappé par une crise structurelle depuis des années. Il faut donc se poser les bonnes questions. Quand vous parlez de certaines diversifications, au départ on se moque de vous. Mais quand vous annoncez ce chiffre sur le cannabis, tout de suite ça commence à causer ! »
•• « Il est en tout cas souhaitable que la Chambre d’agriculture se penche sur le sujet » confie Jean-Baptiste Moreau. « Je constate d’ailleurs qu’il y a dans chacun de mes déplacements désormais, un ou deux agriculteurs qui me posent des questions sur cette culture … »
Le député entrevoit notamment des formes coopératives pour permettre les investissements nécessaires (en outil de production, en matériel de récolte …) ou pour commercialiser la production.
•• Éric Correia devait rappeler de son côté que la culture du chanvre fut jadis très présente dans le département pour des usages industriels, et cela jusqu’à récemment. « Le problème est qu’on a fini par diaboliser cette plante pour ses effets psychotropes », a regretté l’élu avant d’évoquer, lui aussi, les freins institutionnels.
Considérer que la légalisation du thérapeutique serait la porte ouverte à celle du récréatif est donc un « non-sens » (…)
•• Des points que Jean-Baptiste Moreau a bien l’intention de faire ressortir dans la mission d’information qu’il va conduire à l’Assemblée dès la rentrée. « Tout remettre à plat, démythifier » : c’est le seul moyen » estime-t-il.