Dans la dernière édition du magazine Society, la ministre de la Justice répond à une question sur la légalisation du cannabis que plusieurs États américains ont adopté … « pour voir leurs caisses renflouées. Cela finance des programmes d’éducation, etc. C’est tentant, selon vous ? »
Réponse. « Je ne sais pas si c’est tentant, mais je pense qu’il n’est pas acceptable de ne pas y réfléchir. Or pour l’instant, il y a une espèce d’intimidation sur le sujet. La droite en a fait une sorte de tabou, de manière tout à fait hypocrite d’ailleurs parce qu’elle a diffusé deux circulaires, en son temps, pour inciter les juridictions à être clémentes avec les consommateurs de marijuana. Je remarque qu’elle s’est bien gardée d’en faire la publicité … Bref, il faut en parler, et moi, j’ai une difficulté : je n’ai pas d’avis arrêté sur la question parce que c’est un sujet qui me travaille depuis 20 ans et sur lequel j’ai beaucoup lu (…)
« Le problème, c’est qu’il y a autant d’ouvrages scientifiques qui développent l’idée que le cannabis provoque une dépendance aux drogues que l’inverse. Alors que faire ? Je ne sais pas, je n’ai pas de réponse, mais à partir du moment où il y a autant de gamins qui goûtent au cannabis, une société qui n’ose pas affronter le sujet est une société complice des dégâts ».