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11 Août 2016 | Observatoire
 

Cancer-du-poumon-depistageUne équipe du CHU de Nice a mis au point une nouvelle technique de dépistage précoce du cancer du poumon (responsable de 40 000 morts par an en France), actuellement en essai dans toute la France sous la bannière « projet AIR ». Le chef du service de pneumologie au CHRU de Lille a rejoint le projet, en lien avec une quinzaine d’équipes universitaires françaises. Le Nord-Pas-de-Calais étant la région française la plus touchée par cette cause de mortalité (tabagisme et exposition professionnelle).

« La réduction de la mortalité de ce cancer passe par le dépistage à un stade précoce, quand on peut encore proposer une chirurgie curative » a précisé le professeur Scherpereel dans La Voix du Nord fin juillet. Mais, problème : le dépistage est aujourd’hui essentiellement réalisé par le scanner thoracique, qui, malgré ses avantages, a plus de chances de mettre en évidence une anomalie bénigne plutôt qu’un cancer du poumon. La Haute Autorité de Santé s’est prononcée, en mai dernier, contre le dépistage systématique du cancer du poumon par scanner chez les fumeurs, estimant que les moyens financiers et humains n’étaient pas réunis (voir Lmdt du 13 février 2015).

Le projet AIR travaille, quant à lui, sur l’association dépistage par scanner et dépistage par prise de sang. Le test sanguin permettrait de mettre en évidence les cellules tumorales qui interviennent précocement dans le développement des tumeurs avant même qu’elles ne soient détectées sur le scanner. Autrement dit, la prise de sang permettrait d’affiner, voire d’anticiper les résultats du scanner.

L’étude sera menée auprès de 600 fumeurs (ou anciens fumeurs) volontaires, atteints de BPCO (bronchopathie chronique obstructive) dans toute la France. Ils feront l’objet d’un scanner thoracique associé à une prise sang tous les ans pendant trois ans. 20 centres de dépistage accueilleront les volontaires, dont le CHRU de Lille : « c’est une véritable opportunité, aussi bien pour les fumeurs qui bénéficient d’une prise en charge gratuite, en lien avec leur médecin, mais aussi pour les spécialistes. Si le cancer des poumons fait des ravages, il n’est plus une fatalité » ajoute le professeur Scherpereel.