Comme promis par le gouvernement du libéral Justin Trudeau, le Premier ministre a déposé le 13 avril un projet de loi afin de légaliser l’achat et la culture du cannabis d’ici juillet 2018 (voir Lmdt des 5 février 2017 et 5 décembre 2015).
Le texte propose de « légaliser la marijuana pour les adultes d’au moins 18 ans, qui pourraient posséder jusqu’à 30 grammes de la drogue douce séchée ou fraîche, ou encore sous forme d’huile, et en faire pousser jusqu’à quatre plants d’au plus un mètre de hauteur par domicile ».
L’imposant projet de loi de près de 150 pages soulève cependant davantage de questions qu’il n’offre de réponses quant au cadre précis qui encadrera la légalisation du cannabis au pays, peut-on lire dans les médias.
Et déjà des voix s’élèvent pour expliquer que la légalisation ne va pas stopper le développement du crime organisé.
Ainsi, l’ancienne députée fédérale (et criminologue) Maria Mourani établit une comparaison avec le tabac : « c’est 40 % du tabac qui est vendu illégalement au Canada. Ce n’est pas vrai, quand on légalise un produit, que nous l’enlevions du crime organisé. C’est complètement faux ».
Elle soutient que les groupes organisés auront toujours une longueur d’avance : « ils vont continuer de vendre illégalement, parce qu’ils vont toujours avoir un prix plus bas que l’État et un taux de THC plus important. Ils vont vendre aux jeunes qui ne peuvent s’en procurer légalement et aux toxicomanes durs qui fument jusqu’à 20 joints par jour ».