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2 Sep 2019 | Profession
 

Retour sur le dossier de deux pages et annoncé en Une – « Comment sauver les buralistes » – du Parisien / Aujourd’hui en France de vendredi dernier (voir Lmdt du 30 août).

Un dossier qui marque une inflexion par rapport à ce que l’on voit paraître généralement dans la presse concernant le réseau des buralistes : moins caricatural, plus nuancé et même optimiste. Extraits. 

•• Tout commence par une synthèse publiée dans l’édito du quotidien : « les chiffres sont considérables : plus d’un million et demi de Français ont abandonné la cigarette en trois ans (…) Les buralistes subissent de plein fouet ce bouleversement. Souvent, le bar-tabac est le dernier commerce dans bien des zones rurales. Une bonne raison pour les aider à se transformer tant ils incarnent le dernier lieu de vie dans certains bourgs. L’État l’a compris et leur confie désormais de nouvelles tâches. C’est indispensable. »

•• Avec une ouverture de dossier se voulant « choc » : « une filière victime de la chute libre du nombre de fumeurs » (…) « Les subventions à tout-va ont protégé le tiroir-caisse des bars-tabac et les hausses de prix ont largement compensé la baisse des ventes. De quoi freiner l’hémorragie mais pas empêcher la chute de la fréquentation des tabacs accélérée par le succès du vapotage ».

•• Avec un coup de projecteur sur Philippe Coy qui « pousse ses adhérents à se diversifier pour capter une nouvelle clientèle » avec le « Plan de transformation », financé à hauteur de 80 millions par l’État. « Je suis persuadé que l’on peut sauver les buralistes tout en luttant contre le sentiment d’abandon des territoires mis en avant par les Gilets jaunes » souligne-t-il. « L’année dernière, les rachats de commerce ont augmenté de 2 %. L’activité intéresse à nouveau des investisseurs et les banques nous soutiennent après nous avoir tourné le dos pendant des années. »

•• Et les portraits consacrés à deux buralistes – implantés l’un à l’Est, l’autre à l’Ouest – trés réalistes :

 Bruno Prudhon (photo) est buraliste à Damprichard (Doubs), un bourg de 2 000 habitants tout proche de la frontière suisse. Il craint l’arrivée du paquet à 10 euros mais resté attaché à son métier.

« J’ai travaillé à l’usine Alstom à Belfort, dans l’horlogerie en Suisse, mais j’aime bien ce métier de buraliste. C’est varié, on rencontre plein de gens et on est son propre patron la cigarette continue à représenter près de 60 % de mon chiffre d’affaires. Je continue à penser que le métier de buraliste reste intéressant. Mais dans dix ans, je n’ai aucune certitude. »

 Même si la région n’est pas affectée par la baisse des ventes comme les départements frontaliers, Rose Thébault, buraliste à Moréac (bourg de 4 000 habitants au nord de Vannes, Morbihan), souhaite se séparer de son bar-tabac. Pour des raisons de santé. En neuf ans, elle a développé le PMU, les jeux de la Française des jeux, les produits du vapotage, les relais-colis dans l’arrière-salle.  « Une affaire qui marche très bien … idéale pour un couple ».

« Même s’il y a des services et une certaine modernisation dans le bourg, parfois, ça ne suffit pas à convaincre les gens de venir s’y installer » explique Gilles Kerorgant, président de la chambre syndicale des buralistes du Morbihan. Depuis janvier, 26 buralistes ont trouvé repreneurs dans le département, mais « c’est plus compliqué pour les zones ultra-rurales ».