Dans un reportage sur « la route des stations-service rurale », Sud-Ouest a fait une étape dans le seul commerce de Lerm-et-Musset (presque 500 habitants, entre Bazas et Captieux, Gironde) : une épicerie, bar-tabac, pompe à essence … sauvée par une habitante.
Un commerce indispensable à la vie rurale.
Elles ne sont plus toutes jeunes, ces deux pompes à essence Nervol, plantées devant son établissement, mais Vanessa Brand (39 ans, deux enfants) y tient comme à la prunelle de ses yeux. Savoyarde de naissance, elle vit depuis plusieurs années avec son mari, entrepreneur en maçonnerie, à Lerm-et-Musset dont il est originaire.
•• « Je travaillais dans la restauration à Bazas. Avec le Covid et le confinement, ça ne s’est pas très bien terminé. Aline cherchait un repreneur. Le projet m’intéressait mais je voulais d’abord accoucher avant de me lancer » explique-t-elle. Les deux femmes ont fini par toper.
La jeune femme a obtenu une subvention de 6 000 euros, attribuée par la Communauté de communes, grâce à l’intervention de Martine Lagardère, maire de Lerm-et-Musset : « si Aline avait tiré le rideau, c’était une catastrophe. Ici, c’est le cœur de la commune, le vrai lieu de rendez-vous des habitants et des gens de passage ».
•• Dans l’épicerie qui a gardé son jus des années 1970, on trouve (presque) tout, y compris des pantoufles ou des voitures miniatures. Et Vanessa a rajouté un relais colis, un point postal, un distributeur Crédit agricole, en attendant la Française des jeux. « Comme c’était mon ancien métier, je sers aussi des plats cuisinés à emporter » ajoute-t-elle Elle a conservé les horaires d’Aline, dont la fermeture du mercredi, bien pratique quand on a des jeunes enfants.
Sinon, le commerce est ouvert le dimanche matin et, en période palombière, accueille ses premiers clients à 6h30. En revanche, la jeune femme, qui propose aussi une animation mensuelle, a embauché une salariée pour s’éviter une surchauffe.
•• Le contrat de la petite station-service avec l’entreprise Elan s’achève dans deux ans et demi. Vanessa sait ce qui l’attend et qui lui sera d’ailleurs imposé : « ce sera de l’indépendance en moins pour moi, mais je n’ai pas le choix. »
Petite consolation, elle pourra garder les pompes Nervol, même si on se demande à quoi elles pourraient servir, à part d’objets de décor, conclut Sud-Ouest.