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6 Avr 2019 | Profession
 

En trois ans … plusieurs jeunes de moins de 30 ans, d’origine chinoise, ont repris pas moins de cinq bars-tabac à Reims, parmi les plus gros de la ville. Deux viennent d’être rénovés. 

L’Union les a rencontrés avant de demander son avis à Alain Sauvage, président des buralistes de la Marne et trésorier de la Confédération. 

•• Le couple Peng Peng Chen est le premier à avoir investi dans un  bar-tabac rémois : l’« Hemingway », racheté en juin 2016 et « jugé trop vieux », vient de s’offrir une refonte complète. C’est « le plus gros bureau de tabac de la Marne », avec un millier de clients par jour.

Du sol au plafond, tout a changé : « on a refait toute l’électricité et la plomberie, la déco et les toilettes. Du sol au plafond, tout a changé. Il faut savoir se renouveler, pour renouveler la clientèle » avance les buralistes à la tête de quinze salariés.

•• Un mois plus tôt, c’est le « Général » qui fêtait la fin du chantier. Ce bistrot traditionnel de 170 places, dont 120 en terrasse, a été repris en juin 2017 par Mengte Gao, sur le conseil … des époux Chen. « Le café a presque un siècle, il a du charme mais il fallait l’améliorer », confie le buraliste. « Une cloison abattue a redonné de la perspective et de la lumière, dont le mobilier et les toilettes ont été changés. Les clients sont très contents, nous aussi ».

Le décorateur est le même que celui de l’« Hemingway ». Les jeunes commerçants originaires de Chine ne se connaissaient pas forcément au départ, mais entretiennent désormais des relations tantôt professionnelles, tantôt amicales.

•• « C’est beaucoup plus petit », annonce Huige Cai, 27 ans, à la tête du « Courlancy » Avec un associé, il a repris le bar-tabac à l’automne 2016. Des travaux ont rapidement suivi. Mais ce qui compte avant tout, c’est que l’affaire tourne. Et pour y parvenir, ils ne comptent pas leurs heures et boostent la vente de tabac grâce à de larges horaires, complétant avec les jeux à gratter, tout en créant de nouveaux services. « Avec la baisse de la vente de cigarettes, il faut compenser, en développant d’autres choses »,

••« Je constate que les Chinois ont un système de sélection très ambitieux, car ils ne s’intéressent qu’aux commerces qui font au moins un million de chiffre d’affaires sur le tabac » commente Alain Sauvage (trésorier de la Confédération et président de la Fédération Est).

Après Paris, il y a 15 ans, puis les grandes métropoles, « la communauté chinoise investit beaucoup dans ce secteur, car les bureaux de tabac en France accueillent 10 millions de consommateurs par jour. À part la grande distribution, aucun commerce n’ accueille  autant de monde …

« Quand on travaille, ça peut être très rentable, mais il ne faut pas compter ses heures. Et eux ne les comptent pas. Ce sont des personnes qui travaillent beaucoup, et beaucoup en famille. Avec la baisse de la vente de tabac, on va vers la création de nouveaux services aux consommateurs. Et ça, les Chinois savent très bien le faire ».