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25 Oct 2015 | Profession
 

« JE ME SENS FLOUÉE PAR L’ÉTAT»

Fermeture débit1 041 fermetures de débits en 2014.
974 à fin septembre (voir Lmdt du 9 octobre).
À chaque fois, des drames humains (voir Lmdt du 24 octobre).

Ainsi, dans Le Losange (n° 362 / septembre 2015), on pouvait prendre connaissance du témoignage de Catherine Dubar dont le tabac-presse du centre-ville de Dunkerque a vu définitivement tomber son rideau, le 28 février dernier. Après 27 années de bons et loyaux services.

« À 10 kilomètres d’ici, mes clients peuvent trouver en Belgique de véritables supermarchés du tabac ! ». Ancienne monitrice d’auto-école et titulaire d’un DUT en techniques de commercialisation, elle entre dans la profession en 1987 alors qu’elle a 30 ans. Le métier est difficile mais elle finit par rembourser son emprunt au bout de 10 ans.

« Les ennuis se sont accumulés : le marché parallèle a explosé dans la région, ma trésorerie s’est dégradée et lorsque mon unique employée a démissionné, en août 2006, je n’ai pas eu les moyens de la remplacer ». Donc, plus de disponibilité sur place pour assurer l’activité, plus de travail mais sans remonter la pente. Et la nécessité de ré-emprunter.

Mis en vente, personne n’a voulu reprendre son point de vente. Son dossier d’indemnité de fin d’activité (IFA) a été accepté. De quoi acquitter ses ultimes dettes.

Ce n’est pas plus compliqué que cela …

« Travailler pendant près de 30 ans, souvent seule, et se retrouver sans un centime à l’arrivée, c’est dur. Je me sens flouée par l’État : si le tabac est si mauvais, il n’avait qu’à racheter nos affaires au lieu de nous faire mourir à petit feu », commente encore amèrement Catherine Dubar.