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22 Avr 2023 | Profession
 

« C’est une tendance forte … Comme à Paris et ailleurs en province, les Chinois s’installent au comptoir des bureaux de tabac en Charente, volontiers suivis par les banques. Parce qu’ils n’ont pas peur de faire des heures ». C’est ainsi que démarre l’article placé en une de La Charente Libre de ce 21 avril. Extraits …

« Je voulais être indépendante ». Elle a demandé conseil à la famille. À 23 ans, Louise Lin a poussé la porte d’un bar-tabac « L’Échiquier » à Angoulême : l’établissement était à vendre.

•• Depuis juin dernier et la signature de la vente, les deux étaient en période de « tuilage », « de transmission », se plaît à dire le buraliste sur le départ, Jean-Pierre Lafon. Depuis le 1er mars, Louise est seule à bord, son « formateur » ne passe plus que deux heures le matin, pour aider. Officiellement, l’établissement vient de passer sous pavillon chinois. Comme deux autres tabacs de la ville. Comme à Paris, la communauté s’installe. C’est loin d’être un hasard.

Louise Lin était serveuse dans le restaurant que ses parents ont récemment fermé à Gond-Pontouvre (près d’Angoulême). Elle a craqué ses économies, obtenu un coup de pouce de sa maman, et le banquier a fait le reste. Sans grande difficulté. Elle a choisi le tabac « parce que c’est plus stable que la restauration » et que c’est une bonne affaire « à condition d’être rigoureux et de travailler »Le rythme est passé de 49 à 75 heures hebdomadaires. Le week-end, l’heure de fermeture est passée de 19 heures à minuit.

•• C’est la marque de fabrique d’une communauté discrète. Et à Soyaux (près d’Angoulème), Luli Ge (36 ans) gérait un immense resto à volonté. Le couple a vendu, elle s’est laissé séduire par « Le Calumet », à Soyaux toujours.

« J’ai des amis dans cette activité » : ils l’ont confortée dans son choix. « On n’a pas de grands diplômes, mais on n’est pas des feignants ». Le propriétaire de l’établissement pour encore quelques jours en atteste. : « j’ai reçu d’autres candidats. Ils n’avaient pas l’air vraiment pressés, toujours un peu hésitants. J’ai reçu des commerciaux. Ils ne voulaient pas faire les week-ends. Elle, elle était là pour bosser. Comme je l’avais fait moi ».

Quand Luli Ge a eu besoin de conseils, elle s’est rapprochée d’Aline Pan – le tabac « L’Orient Express » – qui lui a expliqué qu’elle ne « regrette pas d’avoir décidé de changer de métier », d’être passée des baguettes à la carotte des buralistes. Elle était pionnière à Angoulême. L’exemple a fait tache d’huile. Le mouvement est engagé. Elle a même entendu dire que des Chinois de Limoges étaient intéressés par une belle affaire angoumoisine. « Si on est sérieux, ça marche ». Photo : Charente Libre