À Vitry-le-François (12 000 habitants, Marne), les buralistes ne croient pas que les augmentations de prix du tabac seront efficaces pour réduire le nombre de fumeurs. Pour eux, elles encouragent simplement le trafic. Enquête de L’Union .
« Le Gouvernement se voile complètement la face. À chaque hausse des prix, nous autres buralistes, on en prend un coup. Ils ont l’impression qu’en augmentant les prix, la consommation diminue, mais c’est faux. Les gens se fournissent simplement sur des réseaux parallèles. Dans une ville comme Vitry, on trouve des revendeurs très facilement » réagit un buraliste à la tête du « Narval ».
•• Laurence Roussel, trésorière de la fédération de la Marne, ne jette pas la pierre aux fumeurs qui se détournent de son établissement. « À leur place, on aurait fait pareil. Ce que je trouve regrettable, c’est qu’il y ait un tel écart de prix entre les pays frontaliers et nous. Ce que j’attends du Gouvernement qui nous a, au passage, bien soutenus avec le fonds de transformation, c’est une densification des contrôles pour endiguer le trafic, plutôt que des hausses de prix qui ne sont que très peu efficaces. »
Du même avis que sa consœur, le buraliste abonde : « le plus dur à accepter, c’est quand on voit certains clients qui débarquent avec des pots de tabac non-neutres chez nous et qui viennent simplement acheter des tubes ou des filtres. Il faut parfois rester calme, mais après tout, ils essaient de faire des économies, comme nous tous. »
•• Aujourd’hui, pour eux, tout l’enjeu est de « continuer de faire rentrer le maximum de clients ». Pour ce faire, ils se sont ouverts à de plus en plus de services. À Vitry-le-François, tous, ou presque, servent désormais de relais colis et assurent le service de Paiement de Proximité. Photo : L’Union