En trois semaines, Louis-Guillaume commence à faire connaître son nom, comme nouveau patron du bar-tabac de Louvie-Juzon, village de 1 000 habitants aux portes de la vallée d’Ossau (24 kilomètres d’Oloron-Saint-Marie, Pyrénées-Atlantiques).
À 19 ans, il a repris l’établissement officiellement le 29 octobre à la propriétaire historique qui le tenait de sa propre mère. La région ne lui est pas inconnue puisque ses grands-parents y ont vécu, du côté d’Aste-Béon.
•• Natif de Bordeaux, Louis-Guillaume a habité dans toutes les principales villes de Nouvelle-Aquitaine, au gré des déplacements professionnels de ses parents. « Mais j’en avais marre de la ville, les gens y sont moins sympas par rapport à ceux en milieu rural » constate-t-il au micro de France Bleu Béarn Bigorre.
« Il y a plus de relations, ce n’est pas juste bonjour-au revoir en trois secondes et on se connait avec les habitués, c’est plus familial. » Son objectif est d’ouvrir une armurerie. Mais en attendant, il a repéré ce bar-tabac dont la propriétaire voulait partir à la retraite.
•• Les locaux ont le sourire et ils voient d’un bon œil l’arrivée d’un jeune pour reprendre un commerce essentiel dans la vie du village. « Ça aurait été un souci s’il avait fermé, avec la pharmacie qui va déménager, il n’y aurait bientôt plus eu de commerce au centre-du village et ça aurait été terrible », reconnaît un client.
« C’est courageux ce qu’ils font car ce n’est pas facile de repasser derrière une institution ouverte depuis plus de 80 ans », acquiesce un habitué qui vient tous les matins, « c’est plus chaleureux d’avoir un jeune, il y avait besoin de renouveau ».
•• Le jeune en question est épaulé par sa mère qui l’aide à assurer le service, surtout lorsqu’un groupe de randonneurs se présente. Ils ne comptent pas leurs heures : arrivée à 5 heures 30 du matin pour réceptionner la presse, fermeture à 20 heures puis vient la comptabilité. Le bar-tabac est ouvert du lundi au dimanche.
« Au début, c’est important d’être ouvert tous les jours, pour que les gens apprennent à nous connaître et nous, pour nous roder. » Le jeune buraliste se donne quelques années pour s’installer pleinement, refaire la cuisine notamment afin de proposer davantage de restauration et il prévoit même d’ouvrir … une armurerie. Photo : France Bleu