À l’heure où les épiceries de village ferment leurs portes, et que beaucoup de débits de boissons et de tabac ruraux sont moroses, le bar-tabac-multiservices « Le Virest », dans la commune de Virey (au sud de la Manche, à une trentaine de kilomètres du Mont-Saint-Michel), tire son épingle du jeu.
Ouest-France s’est intéressé au couple de buraliste qui a repris en 2015 l’établissement dans lequel la municipalité – propriétaire des murs – a investi.
•• Un challenge pour le couple, un soulagement pour la municipalité. Et une affaire « qui marche bien, mais il faut se battre » souligne le patron, « il n’y a pas de secret, pour que cela fonctionne, il faut déjà être ouvert ». C’est le cas du « Virest » ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 7 h à 21 h, jusqu’à 22 h, le vendredi et le samedi, et de 8 à 21 h, le dimanche. Et chacun des jours fériés.
•• De plus, Didier Baillieu fourmille d’idées de services en plus : « quand on l’a repris, le bar-tabac faisait épicerie, du gaz et un peu de jeux de grattage. Un an après, on a eu le PMU. Un an plus tard, on a eu le Loto et Loto sport … C’est un gros avantage ».
Les jeux ne sont pas les seuls atouts. Le couple a parié, il y a un an, sur une cabine photomaton multifonction délivrant des photos validées ANTS (Agence nationale des Titres sécurisés). La location de l’appareil a un coût, mais Didier Baillieu est confiant : « quand les gens passent, ils boivent un café, grattent un jeu. On s’y retrouve. Et nous sommes les seuls à proposer cela à 30 kilomètres à la ronde ! »
Didier Baillieu et Maryvonne Couillard vendent également des timbres fiscaux dématérialisés et ont décidé de proposer le compte Nickel. Ils ont aussi acheté une machine à pain, remplie sept jours sur sept, par deux boulangers locaux.
•• Le commerce voit passer plus de 150 clients par jour, et pas seulement des Viréens. « Le dimanche et le soir, il y a beaucoup de monde de l’extérieur. L’épicerie marche très bien le dimanche. Ouvrir six jours sur sept, avec ces horaires, on n’a pas eu le choix pour remonter les chiffres, mais ce n’est pas un sacrifice » assurent les patrons.
•• Au cœur du bourg de 1000 habitants, le « Virest » facilite la vie des Viréens et celle des gens de passage : « c’est indispensable à une commune » observe Daniel Pautret, maire de la commune déléguée, « grâce au Virest, on a tout sur place. Et Didier et Maryvonne sont très commerçants ».
La commune ne regrette pas son investissement : « Le « Virest » est ouvert quand les supermarchés sont fermés. Pour une commune, avoir un commerce multiservices et une école, c’est vital », poursuit-il.
•• « C’est une commune qui veut aller de l’avant. Des lotissements sont construits. Il y a une infirmière, il manque juste un médecin » commente le buraliste. « Toutes les associations nous font travailler. C’est plus facile de travailler main dans la main. Le soir de la finale de la Coupe du Monde, on avait 500 personnes ! Et pour la fête de la Musique, 250 personnes ».
Un projet de grand écran est, d’ailleurs, dans les cartons pour des retransmissions de match de football, « mais pourquoi pas pour projeter des films aux élèves de l’école ? ».