Augmentation substantielle des prix du tabac, disparition des linéaires … Pour lutter contre le tabagisme, le gouvernement belge a validé une dizaine de mesures qui seront prochainement soumises au vote de la chambre des représentants (voir 14 et 25 octobre, 8 novembre).
Ce « cessez-le-feu » belge pourrait bien faire les affaires des buralistes français en butte depuis des dizaines d’années à la concurrence de leurs confrères d’outre-Quiévrain. Réactions dans La Voix du Nord.
•• Le patron d’un bar-tabac à La Chapelle-d’Armentières ne masque pas une certaine satisfaction : « cela ferait plaisir s’ils augmentaient leurs tarifs. Mais je pense que le Gouvernement français ne va pas tarder à augmenter aussi un petit peu. Nous, on parvient toujours à vendre du tabac quand même mais nous, on vend au paquet, jamais à la cartouche. Les grosses quantités, les gens les achètent de l’autre côté de la frontière. Et je n’ai jamais de Belges qui m’achètent des cigarettes. » (Photo)
•• À cinq kilomètres de là, au Bizet (Belgique), dans un premier établissement spécialisé, dans les articles pour fumeurs, un employé : « on verra bien si la France augmente aussi ses prix. On a pas mal de Français qui nous achètent des cartouches de cigarettes ou des seaux de tabac. Je ne suis pas plus inquiet que ça. »
Dans le commerce, un client français a fait le trajet depuis Lens, soit environ 46 kilomètres, pour acheter son tabac : « je pense que je viendrai encore même si le prix augmente parce que je ne trouve pas ce format-là en France. » Le format en question : un pot de tabac de 125 grammes pour 35 euros contre 55 euros de l’autre côté de la frontière.
•• À la tête d’un autre tabac, le gérant a déjà fait ses calculs : « une augmentation de 25 %, ça représente environ deux euros par paquet. Ici, les clients sont à 90 %, voire à 99 % français. Je ne suis pas inquiet. Les fumeurs vont toujours fumer. Peut-être qu’ils feront attention au début puis après ils ne feront plus attention aux prix. »