Une nouvelle taxe, appliquée dans les bars ou restaurants où l’on peut fumer la chicha, suscite la polémique sur les réseaux sociaux d’Arabie saoudite où le narguilé reste très populaire. La controverse est alimentée par la confusion sur la manière dont est appliquée cette taxe, précise une dépêche AFP.
•• « Une taxe de 100 % est appliquée aux produits du tabac » servis dans les restaurants, indique une décision du ministère des affaires municipales et rurales publiée par le journal officiel le 11 octobre. Ledit ministère précisant que cette taxe s’applique «à toutes les factures réalisées par les commerces qui servent des produits du tabac ».
Contactée par l’AFP, une source au sein du ministère a confirmé cette information mais n’a pas souhaité la commenter.
•• Selon plusieurs cafés et restaurants à chicha joints par l’AFP, la taxe s’appliquerait à toutes les commandes, y compris celles qui ne comprennent aucun narguilé. Certains établissements ont décidé de ne plus servir la chicha afin d’échapper à la taxe, d’autres d’en réduire le prix pour que le consommateur soit moins affecté.
•• Sur les réseaux sociaux, la décision a provoqué une avalanche de critiques, y compris parmi ceux qui soutiennent le gouvernement, via le # taxe des restaurants à narguilé. Plusieurs internautes ont publié des photos de factures de restaurants affichant un prix final représentant plus du double du montant initial. Le nouvel impôt s’ajoutant à la TVA courante de 5 %.
« En résumé, il s’agit d’une manière indirecte d’interdire la chicha sans l’interdire » a ironisé sur Twitter un internaute disposant de plus de 81 000 abonnés.
D’autres ont relevé le paradoxe de cette décision avec la volonté du pays de relancer l’économie en attirant les investissements et en s’ouvrant au tourisme dans le cadre du programme de réformes « Vision 2030 », destiné à diversifier les revenus d’un État ultra-dépendant au pétrole. « Supposons que la taxation du tabac ait des conséquences positives sur l’environnement et la santé. Est-ce logique qu’elle soit de 100 % ? » s’interroge sur Twitter l’éditorialiste saoudien Bassam Fatiny.