Connu pour sa verve et l’extrême pertinence de ses réflexions sur le monde des buralistes tel qu’il évolue, Alain Declercq (qui a tenu un établissement avec son épouse, pendant 21 ans, à Villeneuve Saint Georges / Val de Marne / voir 11 octobre 2020) est brusquement décédé le 24 novembre à 65 ans.
Cyrille Geiger (voir 1er février 2023) lui a dédié – en hommage – un texte que nous reprenons intégralement.
La Girafe
Quand j’ai vu cet avis apparaître sur les groupes Facebook de buralistes « Café des bubus » et « Buralistes et fiers », connaissant l’humour d’Alain, je me suis dit : « non, il n’a pas osé » … puis j’ai vu que l’avis de décès ne concernait pas Alain Girafe – son pseudonyme sur internet – mais Alain Declercq. J’ai compris qu’il nous avait bien fait une sale blague, mais de celles qui rendent profondément triste.
Alain, cétait, jusqu’à il y a un an, un buraliste au cœur des quartiers difficiles, comme on dit. Il a exploité avec Chantal, son épouse, un tabac-presse à Villeneuve-Saint-Georges et il faisait partie de ces gens qui savent mieux que quiconque vivre dans cet environnement difficile en faisant ce qu’il savait peut-être le mieux faire : il cherchait à comprendre pour trouver des solutions plutôt que de se complaindre dans une situation d’échec.
Son décès est une onde de choc dans le réseau. Parce qu’il était bienveillant pour tous ses collègues et aidait – avec force, conviction et sans compter – les buralistes en difficulté qui lui demandaient conseil. Et parfois même ceux qui ne demandaient rien mais dont il avait détecté la détresse.
Nous sommes émus comme lorsqu’on perd une personne très proche … même ceux qui ne le connaissaient pas « en vrai ». Les buralistes, Compte Nickel, Bimedia ou Strator perdent un contributeur aussi râleur que constructif dans ses remarques et critiques. Alain a contribué, à sa façon, à améliorer le quotidien de chacun des buralistes parce qu’il pensait toujours collectif.
Il y a un mois, celui qui cherchait toujours à améliorer les choses, avait organisé un groupe de travail de buralistes pour savoir ce que notre Confé pourrait faire de mieux. Et il nous a fait bosser. C’est la dernière fois que je l’ai vu. Il y avait entre autres Claire, Quentin, Fabien ou Marc devant son paperboard et bien sûr notre président Philippe Coy.
Alain va humainement manquer à beaucoup de buralistes. Sa clairvoyance et sa bienveillance vont aussi manquer au réseau. Mais il va aussi surtout manquer à son épouse Chantal et à ses enfants. Chantal, au nom de tous les buralistes que vous avez côtoyé lors de ces voyages qu’Alain chérissait tant, je t’embrasse et t’adresse nos plus douces pensées et nos plus sincères condoléances. »
Cyrille Geiger