L’Association indépendante des Utilisateurs de Cigarette électronique n’a pas du tout apprécié l’enquête publiée par 60 millions de consommateurs sur la cigarette électronique (voir Lemondedutabac du 26 août). Dans un courrier adressé à son rédacteur en chef (et publié sur le site de l’AIDUCE), Gilles Lepoutre demande des comptes à la revue. Sans mâcher ses mots, en parlant « au mieux d’incompétence, au pire de malhonnêteté ».
Malgré « le respect qu’il doit » à la revue 60 millions de consommateurs et à l’association de consommateurs (l’Institut national de la Consommation), le président de l’AIDUCE rejette un article qui « en détournant les données scientifiques connues à ce jour, est tendancieux et génère des peurs infondées … et risque de renvoyer au tabac des milliers de personne ».
• Premier reproche : le manque de transparence de l’étude sur les protocoles d’accord, les scientifiques référents, les chiffres et les mesures exactes des substances détectées. L’AIDUCE exige formellement une communication publique sur ces informations dans les plus brefs délais.
• L’association dénonce également les motivations de la revue. « Vous avez su choisir les mots qui font peur (cancérogène, métaux, …), quel était le but réel sinon de faire du buzz médiatique et d’affoler l’opinion publique ? ». Brice Lepoutre soupçonne, derrière la démarche, une préparation de l’opinion publique à une réglementation à outrance.
• Enfin, l’AIDUCE reproche au magazine une faute grave en ne respectant pas sa responsabilité de défense de ce consommateur qu’est le vapoteur : « la cigarette électronique est une alternative à la cigarette et le fait de ne pas en tenir compte nous interpelle vivement ». Il est conseillé au magazine de choisir un matériel reflétant mieux les choix des vapoteurs, plutôt que d’avoir recours à « des produits aux noms qui font peur sans raison ».
La plume se fait encore plus déchaînée en fin de courrier : « ce que vous venez de faire, au nom du sensationnalisme, est indigne d’une institution comme la vôtre … car votre article a influencé l’opinion publique, en laissant croire que la cigarette électronique était aussi dangereuse que la cigarette de tabac (les sondages sur les sites internet le montrent) ».