Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
19 Sep 2018 | Observatoire
 

Il est désormais possible de faire ses courses dans un magasin et d’obtenir, en plus, des espèces à la caisse (voir Lmdt du 25 octobre 2017). Ce service (très répandu dans d’autres pays européens et auxquels les banques françaises croient peu …) est proposé depuis une semaine dans 80 hypermarchés Géant Casino.

D’ici à la fin du mois, il sera étendu à 150 supermarchés de l’enseigne, avant d’être progressivement déployé dans l’ensemble du parc (dont 436 supermarchés et 110 hypermarchés en France).

•• Casino est le premier distributeur à se lancer en France. Il applique la directive européenne sur les services de paiement, ratifiée fin juillet par le Parlement. Celle-ci prévoit que seuls les consommateurs payant avec leur carte bancaire pourront obtenir des espèces (cela ne fonctionne pas avec les paiements par chèque). Un décret d’application doit encore fixer certaines modalités, notamment le montant d’achat à partir duquel le client pourra demander des espèces ainsi que le plafond autorisé des retraits (100 à 150 euros ont été évoqués lors des débats législatifs).

•• Alors que le paiement via smartphone ou carte sans contact gagne du terrain sur les petits achats, ce nouveau service peut paraître à première vue tardif. Son « objectif est de faciliter le quotidien des clients, mais surtout de les dépanner en cas de besoin d’argent liquide immédiat en devenant une solution d’appoint », explique le groupe Casino dans Le Figaro (édition du 11 septembre).

•• De fait, ailleurs en Europe, le cashback est surtout utilisé comme solution de dépannage. Selon une étude récente de la Banque centrale européenne (BCE), le nombre de retraits d’espèces auprès des commerçants de la zone euro ne représente guère plus de 7 % du total des retraits, là où les opérations auprès des automates bancaires approchent les 40 %.

•• Le cashback pourrait être apprécié dans les petites villes ou les zones rurales où le nombre de distributeurs automatiques (DAB) tend à diminuer. Les banques, qui ferment des agences, cherchent aussi à optimiser la gestion des DAB (57 000), qui leur coûtent cher. « Dans les zones rurales, ce service peut représenter un gain de temps pour le consommateur », fait valoir Philippe Joguet, chargé des questions financières à la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD). « Le cashback intéressera également des personnes moins alertes avec les nouvelles technologies », renchérit Matthias Berahya-Lazarus, dirigeant du groupe Bonial.

Casino fera-t-il rapidement des émules ? « Ce système intéresse les distributeurs car il répond à un besoin des consommateurs », souligne Philippe Joguet.