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Buraliste  BloisAu-delà des « infos ou intox » (voir Lmdt des 23 et 22 novembre), l’arrivée des livraisons 100 % paquet neutre continue de faire le tour des médias.

• Sur le plateau de « L’Heure des Pros » d’iTELE, le matin du 23 novembre, quatre « pro-paquet neutre » : Hélène Pilichowski (éditorialiste) ; Elisabeth Chavelet (Paris Match) ; Rost (président du collectif Banlieues actives) ; Laurent Joffrin (Libération). Hélène Pilichowski (ancienne fumeuse de cigarillos) soulève tout de même le problème pour les buralistes : « avant c’était plus facile, on servait facilement le client et ça créait du lien social. Maintenant, ils estiment que leur métier va devenir insupportable ». Réponse de Laurent Joffrin (vapoteur) : « cette profession, et ceux qui pensent pour elle, devraient se dire qu’à long terme elle doit se reconvertir. Ils ne peuvent pas continuer à vendre un produit nocif ».

• La reconversion, les buralistes n’ont pas attendu le journaliste pour y réfléchir. Dans un reportage de La Nouvelle République de ce même jour, plusieurs commerçants de Blois y pensent de plus en plus (photo).

« Ça complique l’organisation, mais de toute façon on n’a pas le choix », se raisonne Christophe Afflard qui constate la baisse du poids que représente la vente de tabac dans ses revenus. « Ce n’est pas le tabac qui nous fait vivre. Ce sont les annexes : vapoteuses, accessoires, jeux… ».

Même son de cloche du côté de Cathy et Christophe Picard : « aujourd’hui le buraliste ne peut pas travailler qu’avec la cigarette. Nous, en termes de tabac, c’est presque du dépannage que nous faisons. On tourne surtout avec la brasserie ».

« On est condamné à se diversifier », confirme Pascal Barraud, président de la chambre syndicale des buralistes du Loir-et-Cher, qui évoque justement la signature du Protocole d’Accord (voir Lmdt du 15 novembre). « Le diable se cachant dans les détails, on va attendre les décrets d’application… », se méfie Pascal Barraud, qui parle tout de même de mesures « bienvenues ».

• La Voix du Nord sur le front de la frontière franco-belge. À Armentières, ville dont les buralistes sont déjà délaissés par les fumeurs français, ceux-ci ont du mal à avaler la pilule : « on patauge » ; « aucune utilité » ; « on ne verra plus personne ». Pourtant, les vendeurs de tabac belges du Bizet n’ont pas vu de grands changements pour le moment, à part la plus forte demande en cache-paquets de la part des clients français. Sachant qu’eux aussi ont des difficultés à devoir d’adapter aux photos-choc « Directive européenne » et à l’absence d’indication des dosages en nicotine.

• À Épinal « les buralistes rient jaune » dans Vosges Matin. Patricia Noël, trésorière de la Chambre syndicale des buralistes des Vosges attendait avec beaucoup d’appréhension la livraison de ce vendredi : « à chaque augmentation on se dit que ça va être terrible. Mais, là, je crois que ça va être terrible. Avec les paquets neutres, c’est les buralistes qu’on embête, pas les fumeurs. On sait qu’on va passer beaucoup plus de temps aux stocks et à la mise en rayonnage ». Patricia Noël confirme que la vie de buraliste est de plus en plus difficile : « il ne faut pas s’arrêter à ça et qu’on continue à maintenir le métier tel qu’il est, mais il y a de quoi s’inquiéter pour les plus petits ». Et de détailler les fermetures successives de débits de tabac à Épinal. « Le tabac est un produit d’appel. Si on fait tout pour que les consommateurs ne rentrent plus dans les bureaux de tabac … Forcément ».