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8 Fév 2016 | Profession
 

Compte NickelUne enquête, sur une pleine page, dans Les Échos de ce lundi 8 février pour le Compte Nickel.

D’un côté, « un service qui fait mouche auprès des personnes au bord de l’exclusion bancaire ou négligée par les banques » ; de l’autre, une méfiance croissante des Français vis-à-vis du système, analyse l’auteur de l’article. Mais il y a aussi l’atout du réseau des buralistes – « lieu de convivialité incontournable » – qui booste le rythme de croissance d’ouverture de comptes. Extraits.

• Jean-Louis Kiehl (président de l’association Cresus, structure d’accueil et d’accompagnement de personnes surendettées) voit le Compte-Nickel comme un instrument de « pédagogie budgétaire ». Mais à ses yeux, ce n’est pas là son seul avantage : s’il séduit, c’est aussi qu’il permet d’échapper à une « démarche stigmatisante ».
« On a peur de son banquier » et de son jugement, explique-t-il. La plupart des Français exclus du système bancaire vivant leur condition « comme une honte ».

• Si le Compte-Nickel s’adresse en priorité à cette clientèle négligée par les banques, quelque 70 % des détenteurs de cette carte de paiement disent l’avoir adoptée « pour faire une économie » et gagnent moins de 1 500 euros par mois.
Les 30 % restants l’ont acquise pour un usage spécifique : faire des achats sur Internet ou l’utiliser à l’étranger (…)
La dernière enquête commanditée par la société fait ressortir un taux de satisfaction des clients de Compte-Nickel de 97 %. Un record à faire pâlir les banques : selon le sondage récent d’OpinionWay pour « auCoffre.Com », seul un tiers des Français font confiance au système bancaire et 59 % à leur propre banque.

• La défiance n’explique pas à elle seule le succès du « compte sans banque ». Ses concepteurs ont surtout fait mouche en nouant d’emblée un partenariat stratégique avec la Confédération des buralistes. Laquelle est même devenue actionnaire (à hauteur de 6,3 %) de la FPE. Une alliance gagnant-gagnant entre le Compte-Nickel et le premier réseau de commerces de proximité de l’Hexagone (10 millions de clients poussent la porte d’un des 25 500 bureaux de tabac). Le service bancaire proposé par la FPE ne pouvait pas mieux tomber …
« Avant 2003, environ 60 % de notre chiffre d’affaires venait du tabac. Aujourd’hui, il assure 40 à 45 % de nos ventes. Les promesses d’aide régulièrement renouvelées par les gouvernements successifs ne se sont jamais matérialisées », déplore Michel Guiffès, trésorier général de la Confédération, qui est lui-même buraliste à Lorient et… ancien directeur d’agence bancaire.

• Pour les quelque 1 200 buralistes ayant obtenu l’agrément de la Banque de France, la commercialisation du Compte-Nickel constitue donc une bouffée d’oxygène bienvenue. Ils seront bientôt beaucoup plus nombreux : à ce jour, 1 600 autres gérants de bureaux de tabac attendent l’autorisation pour leur emboîter le pas. Tel ce buraliste parisien qui  a ouvert dans son établissement plus de 5 000 comptes, au rythme de 200 par mois. « On voit des cas difficiles », reconnaît-il, « mais je suis content de retrouver un statut social positif (…) Au total, j’y passe deux heures par jour (…) Mais je ne regrette pas. Sans cette activité nouvelle, j’aurais déjà fermé », confie-t-il.

• Le rythme de croissance des Comptes-Nickel s’accélère : il frôle désormais les 20 000 nouveaux comptes par mois. Le bouche-à-oreille fonctionne à plein régime, surtout en province, où les débits de tabac restent « un lieu de convivialité incontournable », témoigne Michel Guiffès. Et ce, en dépit du tir de barrage des banques, guère enthousiasmées, on l’imagine, par l’apparition de ce nouvel acteur, conclut l’article du quotidien économique.