Hier, la Bourse de Londres s’est bien portée, malgré le contexte tendu que connaît l’Europe. Et la valeur vedette en aura été Imperial Tobacco dont l’action aura fait plusieurs bonds en avant dans la journée, avant de terminer à + 1,75 %.
À l’origine de cette situation pour Imperial Tobacco, « des rumeurs persistantes sur une possible offre d’achat à son égard, que ce soit de la part de Japan Tobacco ou de British American Tobacco » (AFP du 20 novembre). Bien sûr : aucun commentaire des groupes intéressés.
Et ce n’est pas la première rumeur de cette nature, même si le marché mondial du tabac apparaissait déjà comme bien consolidé depuis quelques temps. Mais on aura connu, l’année dernière, aux États-Unis, la fusion Reynolds-Lorillard (voir Lmdt des 28 janvier 2015 et 16 juillet 2014). Et on assiste ailleurs à d’autres méga-fusions, comme tout récemment dans le secteur de la bière.
Les observateurs britanniques évoquent plutôt une initiative de British American Tobacco qui solliciterait concours financiers et alliances bancaires pour une offre publique d’achat intégrale, d’après Mike van Dulken de la société de trading Accendo Markets (source Reuters).
« Imperial est très implanté en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ce qui représenterait des opportunités de croissance pour BAT » commente Duncan Fox de Bloomberg Intelligence, « sans oublier qu’Imperial a des marques fortes dans le tabac à rouler ».
En revanche, le site Alphaville du Financial Times assure, toujours ce vendredi : « alors que l’on dit que BAT rassemble des fonds, il n’y a encore eu aucune démarche et il est possible qu’il n’y en aura aucune ». Et plusieurs spécialistes de souligner le coût excessif que pourrait représenter une opération de cette nature.
En juin dernier, en marge de la fusion Reynolds-Lorillard, Imperial Tobacco a finalisé – pour 6,5 milliards d’euros – l’acquisition des marques Winston, Maverick, Kool et Salem sur le marché américain en y faisant passer ses parts de marché de 3 à 10 %. De fait, Imperial Tobacco est devenu le 3ème cigarettier aux États-Unis (voir Lmdt des 11 et 14 juillet 2014). En même temps, Imperial Tobacco s’emparait de la cigarette électronique Blu (45 % du marché américain).
Depuis le début de l’année, la valeur boursière d’Imperial a augmenté de 26 % : à 49,7 milliards d’euros.