Heineken a ouvert les portes des hypers et supermarchés ou de l’e-commerce à Gallia.
Le brasseur parisien a ainsi pu augmenter ses volumes de 50 % et quintuplé sa capacité de production grâce à l’appui du géant néerlandais (voir 10 décembre et 8 septembre 2019).
Depuis une semaine, les cuves flambant neuves de la nouvelle brasserie de Gallia, à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), ont démarré leurs premiers brassins, d’après Le Figaro.
Ouvrir cette nouvelle brasserie apparaît comme un tour de force pour la TPE qui, en 2019, écoulait l’écrasante majorité de sa production auprès des cafés ou restaurants d’Île-de-France.
•• Malgré la fermeture de ce débouché majeur du secteur depuis près de six mois, la marque a bénéficié de l’appui de son actionnaire, le géant brassicole Heineken, depuis. Ce dernier, minoritaire au capital, a investi plusieurs millions d’euros dans le site de Sucy-en-Brie, qui multipliera par cinq la capacité de production de Gallia à Pantin, à 40 000 hectolitres brassés par an.
Malgré quelques mois de retard, l’investissement, mené à son terme alors que 40 % des débouchés sont à l’arrêt, illustre les priorités à l’œuvre dans le secteur.
•• Les marques artisanales, déjà très dynamiques avant-crise, sont restées plébiscitées par les Français. Elles ont bénéficié du bond de près de 12 % (selon les chiffres du panéliste IRI) des ventes de bière en grande distribution en 2020.
Avec un attrait très prononcé pour les bières de spécialités et mousses artisanales (+18 %). Cet engouement a logiquement profité aux marques présentes en grandes surfaces, comme les brasseries Goudale ou Castellain. Ou à celles adossées à des géants du secteur comme Gallia.
•• Son actionnaire lui a ouvert les portes des hypers et supermarchés, ou de l’e-commerce. L’an dernier, les volumes de Gallia ont crû de 50 %. Et si les marges sont moindres sur ces canaux, son chiffre d’affaires a triplé entre 2018 et fin 2020, autour de 7 millions d’euros.
Le groupe y voit aussi un relais de croissance intéressant là où, comme pour tous les brasseurs historiques, le déclin des bières classiques se confirme en 2020 (-5,4 % sur le segment, selon Iri).
•• Reste que les centaines de microbrasseries présentes en France ne profitent pas de l’attrait pour les bières artisanales. Nombre d’entre elles sont des petites structures très dépendantes des festivals, des bars, des cafés. « On peut tenir encore un peu grâce aux aides, mais il ne faut pas que cela dure une année de plus », résume Cindy Durchon, directrice générale de la Brasserie des Cimes.
La réduction progressive des aides lors de la réouverture des restaurants pourrait faire trébucher les structures les plus fragiles.