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27 Sep 2019 | Profession
 

Suite du dossier des Échos sur les pistes de marchés de niche pour la tabaculture française, dans le contexte de la fermeture de France Tabac (voir Lmdt du 26 septembre).

Si la France est devenue un marché majeur de la cigarette électronique – avec 3,8 millions d’adeptes selon les estimations courantes – la production de tabac destinée à l’extraction de nicotine reste toutefois modeste. Deux producteurs de liquide s’appuient sur ces tabaculteurs locaux.

•• À commencer par Vincent dans les Vapes (VDLV), qui revendique la place de numéro deux sur le marché français avec 2 millions de flacons vendus par mois, à travers ses marques VDLV, Cirkus et Child Drop.

C’est le seul acteur européen à extraire sa propre nicotine que la plupart des concurrents achètent en Inde où elle est produite via des procédés à base de solvants. Le procédé complexe, proche de la distillation, fut long à mettre au point. « Désormais 100 % de nos liquides incorporent notre propre nicotine » assure VDLV, basé à côté de Bordeaux.

L’entreprise qui faisait jusqu’à présent appel à du tabac polonais, naturellement fort en nicotine, utilise désormais une variété de tabac Burley spécialement mis au point par Bergerac Seed & Breding (BSB), une filiale de France Tabac.

« Le cahier des charges était finalement simple puisqu’il fallait une plante offrant un fort taux de nicotine alors que le monde du tabac s’attache généralement à la qualité autour des arômes, de la texture, de la couleur. Nous y avons répondu en développant une variété assez rustique de tabac Burley s’adaptant bien au terroir français » indique Anna Malpica qui dirige BS & B. Ce qui offre un débouché à 16 agriculteurs, travaillant sur 20 hectares en Dordogne.

•• Un autre acteur, plus modeste, Terroir & Vapeur (Tevap), s’appuie lui aussi sur la production locale de tabac du Lot-et-Garonne, mais se contente d’en extraire les arômes.

« Nous utilisons un long processus que nous avons mis au point reposant sur l’infusion puis la filtration. La nicotine est rajoutée ensuite » explique Jean-Michel Guibert, président de Tevap. L’extraction d’arôme est encore moins gourmande en tabac puisque la petite société, qui écoule environ 30 000 flacons de liquide par mois, consomme environ 1 tonne de tabac.