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11 Oct 2021 | Profession
 

En un an, Sandro Martin – nouveau directeur général de France Messagerie (fondée par la coopérative des quotidiens / voir 2 juillet 2020) – a redressé la barre et devrait dégager un bénéfice de 5 millions d’euros en 2021.

Dans un interview au Figaro, il dresse le bilan et appelle sa rivale, les MLP, à réfléchir ensemble à l’avenir du secteur. Ceci, alors que le congrès de Culture-Presse se tient cette semaine.

•• Réorganisation : « Nous nous sommes recentrés sur notre cœur de métier autour de la distribution de la presse au niveau national (le niveau 1) et les dépôts de Paris et Crépy.

« Nous avons réorganisé notre logistique et le plan de transport de la presse et investi dans nos outils informatiques pour mieux accompagner les éditeurs et les marchands de presse. Enfin, la gouvernance est composée des représentants de la presse quotidienne, magazine et d’administrateurs indépendants.

« Nous avons définitivement tourné la page de Presstalis ».

•• Situation financière : « Notre activité repose sur quatre segments. En diffusant 100 % des quotidiens nationaux, environ 25 % de la presse magazine et quasiment la totalité des encyclopédies et du hors presse, France Messagerie est un acteur incontournable. 

« Dès l’exercice 2020, d’une durée de six mois, France Messagerie était à l’équilibre. Et en 2021, nous devrions faire beaucoup mieux que prévu. Malgré la poursuite de la baisse structurelle de 5 % à 10 % des volumes de presse traités, France Messagerie devrait dégager un résultat net d’environ 5 millions d’euros. Il y a deux ans, personne ne nous croyait capable d’y parvenir (…)

•• État du réseau : « Malheureusement, nous constatons une baisse régulière de 700 à 800 marchands de presse chaque année. L’année 2020 a été marquée par une accélération de ce processus avec la fermeture de 1 200 points de vente en raison de la crise du Covid. À l’heure où nous parlons, ce mouvement s’est ralenti en 2021 avec près de 450 fermetures, mais c’est encore beaucoup trop.

« Désormais, le réseau de distribution compte 21 000 points de vente de la presse sur le territoire. Pour redynamiser ce réseau, France Messagerie a signé avec les représentants de la filière un accord portant sur l’assortiment des titres qui est en cours de validation par l’Arcep et mis en place en 2022. 

« Il permettra aux marchands de mieux choisir les titres qu’ils mettent dans leurs kiosques. Tous les titres d’information politique générale (les quotidiens et certains magazines) seront présents, ainsi qu’un palmarès de titres nationaux. Pour tous les autres titres, les marchands auront la possibilité de mieux adapter leur offre en fonction de leur clientèle. France Messagerie s’attache aussi à mieux piloter l’activité de ses clients à travers la gestion du réassort, des invendus et grâce à la traçabilité des ventes en temps réel.

•• Presse magazine : « (…) Notre objectif est de proposer des tarifs compétitifs alliés à une bonne qualité de service afin de convaincre des éditeurs de magazines de revenir chez France Messagerie. Nous voulons regagner des parts de marché et nous sommes en discussion avec l’ensemble des éditeurs. 

« France Messagerie est aujourd’hui en mesure d’offrir de la transparence sur les prix ainsi qu’une grande sécurité financière, grâce à la mise en place d’une fiducie chargée de collecter les flux financiers de la vente de journaux et faciliter le règlement des éditeurs (…)

•• Un rapprochement avec les MLP ? (…) Contrairement à ce que disent certains, la division des familles de presse ne fera qu’affaiblir l’ensemble de notre économie et de nos marchands. C’est pourquoi je pense qu’il est de notre responsabilité de réfléchir aux formes que peut prendre cette consolidation (…)

« J’appelle les éditeurs et les distributeurs de la presse dont les MLP, à se mettre autour d’une table pour discuter de tous ces sujets. Il faut rendre la distribution plus efficace pour nos éditeurs et pour affronter la baisse structurelle des volumes. C’est notre responsabilité d’y réfléchir dès maintenant et ne pas attendre trois ou cinq ans que la situation se dégrade à nouveau. »