D’ici à courant décembre, les maisons mères des sociétés de courses, France Galop et LeTrot, doivent finaliser une ambitieuse remise à plat portant tout à la fois sur l’organisation des courses et les paris hippiques, mais aussi la gouvernance et le pilotage de la filière.
En parallèle, Cyril Linette, le nouveau directeur général du PMU, met la dernière main à son plan de relance (voir Lmdt du 28 septembre et du 13 avril). « Big-bang en vue dans la filière hippique ? » analysé par Les Échos (édition 29 octobre).
•• La nouvelle donne comporterait trois composantes :
• la refonte du calendrier des courses ;
• un projet de mutualisation renforcée de France Galop et de LeTrot ;
• enfin, la remise à plat de l’offre de paris hippiques du PMU avec pour fil conducteur la valorisation de l’expertise du parieur.
1• En cours de finalisation, le projet de calendrier pour 2019 prévoit de réduire de 19 % le nombre de courses dites « Premium », c’est-à-dire diffusées par la chaîne Equidia et supports de paris du PMU, par rapport à 2018, soit la suppression de l’ordre de 2 700 d’entre elles, dont 1 600 courses étrangères, sujettes à une coupe claire (-44 %).
Ce sensible allègement du calendrier, ardemment souhaité par la nouvelle direction du PMU soucieuse de « réenchanter » le pari, doit in fine se traduire par une concentration des enjeux sur les courses proposées, et une meilleure expérience du jeu avec l’espacement accru du temps entre les épreuves.
Mais la concertation autour du calendrier n’est pas terminée. Il devrait donc être soumis avec un léger retard début novembre au ministère de l’Agriculture, qui partage la tutelle de la filière.
2• Si l’heure n’est pas à la fusion, le projet de mutualisation renforcée des sociétés mères des sociétés de courses témoigne qu’en dépit des différences, l’heure est, indubitablement, à l’union sacrée.
Ce projet, récemment adopté par les conseils d’administration de France Galop et de LeTrot, vise à réunir au sein du PMU – d’où l’expression « PMU élargi » – toutes les fonctions ne relevant pas strictement de la gestion technique des deux filières : les fonctions « supports », le marketing, mais aussi le pilotage des courses et des paris, c’est-à-dire l’agencement (jusqu’à J-2) des courses dans le programme de la journée et l’optimisation de la proposition de paris.
Reste une inconnue : le coût social de cette réorganisation. On parle de 300 à 400 postes concernés sur un périmètre en comptant 2 500 environ. De fait, le projet n’a pas été présenté aux partenaires sociaux, les pouvoirs publics ne l’ayant pas, à ce stade, validé.
3• Cyril Linette n’a pas caché ces derniers mois que le PMU devait d’abord renouer avec sa base de parieurs.
Alors que la refonte de leur calendrier vise à le recentrer sur le « meilleur » des courses et améliorer l’expérience du pari, l’opérateur s’emploie de son côté à valoriser l’expertise du joueur. À ce titre, le Quinté +, son produit phare, va être revisité – ses modalités seront présentées le 10 janvier – avec la diminution des bonus et des tirelires.
Par ailleurs, le PMU s’achemine vers un resserrement de sa gamme de paris afin, dit-on, de « lui redonner plus de cohérence ». Autre rupture, de taille, il n’y aura pas de saison 3 d’EpiqE Series : fruit du « marketing commun » du PMU et des sociétés mères, ce circuit des 14 plus belles courses – trot et galop – est abandonné.
•• La remise à plat annoncée du pari hippique intervient à l’heure où l’activité du PMU est à nouveau orientée à la baisse.
Après avoir connu un léger mieux en 2017 (voir Lmdt du 16 janvier 2018), le PMU – affecté par divers facteurs, dont certains conjoncturels : météo défavorable au début de l’année avec l’annulation de certaines courses, Coupe du monde de football qui a « dopé » la croissance des paris sportifs – accuse, à la fin septembre, un retrait de 3 % du total de ses enjeux enregistrés au titre de son activité hippique domestique, à 5,7 milliards d’euros.
Le cumul de ses revenus toutes activités confondues – avec l’international pour les paris hippiques, les paris sportifs et le poker sur Internet − diminue de 2 %, à 7 milliards environ.