Malgré les attentats tragiques de Bruxelles, les médias n’ont pas relégué au second plan la présentation des détails techniques de la mise en œuvre du paquet neutre avec la publication des textes et les déclarations de Marisol Touraine (voir Lmdt du 22 mai 1 et 2).
Quasiment tous les titres nationaux et régionaux reprennent en titre la date butoir du 1er janvier 2017 (pour que les buralistes écoulent leurs derniers paquets actuels) et les précisions contenues dans la dépêche AFP (voir Lmdt du 22 mai). D’autres ont été un peu plus loin dans leur traitement.
• Le Monde : « Le processus est lancé, il n’y aura plus de retour possible » a assuré Marisol Touraine au quotidien, « il ne faut pas réduire la stratégie anti-tabac du gouvernement au paquet neutre, c’est un élément d’accélération d’une stratégie d’ensemble ».
• Libération joue avec son titre « Les fumeurs se mettront bientôt au Pantone 448C ».
• Le Parisien a demandé à la directrice du Comité national contre le tabagisme – Emmanuelle Béguinot – de se justifier sur les nouveaux paquets … « les cigarettiers avaient contourné l’interdiction (des appellations « light ») en jouant sur des dégradés de couleur ; le bleu pour les cigarettes ultralégères, le gris pour les légères et le rouge les plus fortes. Avec ce packaging standard, c’en est aussi fini des paquets en forme de rouge à lèvres censés évoquer l’élégance et la minceur » (…) « La publicité pour le tabac a beau est interdite, les firmes se servent des paquets comme support publicitaire. Cela va leur compliquer la tâche » (…) « Et des visuels plus chocs apparaîtront désormais des deux côtés et surtout au niveau du couvercle, là où se porte le regard du fumeur quand il l’ouvre ».
• Les Échos se concentre sur les buralistes : « nous aurions aimé avoir le temps d’écouler les paquets non neutres, parce que nous allons devoir faire en fonction de la marchandise qui nous sera livrée en octobre-novembre », plaide Pascal Montredon. En fixant l’échéance du 1er janvier, les pouvoirs publics n’ont pas pris en compte la diversité des produits vendus chez les buralistes, insiste-t-il : « vous avez parfois un produit qu’un seul client vous achète, donc il vous faudra de dix semaines à trois mois pour vendre l’intégralité de la cartouche. »
Quant à la députée Michèle Delaunay, présidente d’Alliance contre le tabac, elle se réjouit du délai de janvier : « C’est courageux et vigoureux de la part de la ministre, qui aurait pu ne pas donner de date précise ». L’élue socialiste balaie aussi les appréhensions des buralistes, jugeant qu’il leur suffira « de commander moins de paquets » à l’approche du 20 novembre ».
• Le Figaro cite les démarches anti-fabricants de certains parlementaires européens, à commencer par le député socialiste français Gilles Pargneaux, qui « aimeraient faire en sorte que les industriels ne puissent plus livrer les buralistes d’Andorre au-delà des besoins des fumeurs locaux. C’est notamment là, où les paquets sont moins chers qu’en France, que s’approvisionnent les réseaux de contrebande qui alimentent le marché parallèle de l’Hexagone, qui devrait encore augmenter avec le paquet neutre. Un combat juridique très compliqué ».