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20 Mar 2017 | Observatoire
 

Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, d’économistes, de professeurs d’université et de chefs d’entreprise qui s’exprime librement, à travers un blog abrité par La Tribune, sur la politique économique dans la perspective des élections 2017. Dans un post du 16 mars, il dénonce les trois travers qui ont miné le bilan du quinquennat qui s’achève. Avec, à l’appui, l’exemple du paquet neutre.

•• Premier travers de politique économique, céder en permanence aux effets d’annonce, et en économie comme en politique, faire sien l’adage du Cardinal de Retz « un ministre est plus jugé à ce qu’il dit qu’à ce qu’il fait » (…) Pourtant, entre le pilotage subtil du policy mix budgétaro-monétaire et la furieuse tendance à gouverner pour la presse, il y a une différence essentielle, dans laquelle gauche et droite se sont engouffrées (…)

•• Deuxième travers de politique économique, en lien avec le précédent, gouverner par mesurettes. En fait de mesures structurantes, la politique économique se contente de petites mesures, présentées comme des réformes d’ampleur, et vendues à la presse et à l’opinion comme telles.

Ainsi, « dans le domaine social, dans le quotidien des Français, au lieu de prendre à bras le corps la réforme, le gouvernement a accumulé les micros mesures, en réalité plus de nature à agacer les Français qu’à traiter les problèmes. L’année qui commence en est riche, avec sa réforme du Code de la route, qui rend plus facile l’imposition d’amendes, l’entrée en vigueur du paquet neutre de cigarettes, largement inefficace, mais tellement vexatoire, un cortège de mesures qui nous incitent à nous couvrir quand il fait froid ou à cesser de manger telle ou telle chose, etc.

•• Troisième travers, l’incapacité à penser le temps long. Il n’est nullement question de militer ici pour la résurrection du Commissariat au Plan (…) Mais, que voit-on ? Une filière nucléaire civile en déshérence. Une industrie dont les problèmes se traitent par à-coups comme dans l’affaire Alstom. Une approche des questions militaires très étroitement budgétaire, négligeant les effets sur la recherche et l’industrie de l’innovation dans le domaine militaire (…)

Un message qui s’adresse au passage à « l’un des prétendants à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron » : « les défis seront immenses pour le prochain Gouvernement. Le moindre ne sera pas d’en finir avec les gadgets et les fausses martingales, et de se donner les moyens de mener une politique économique sérieuse ».