On se souvient de la vigoureuse réaction de la chambre syndicale des buralistes des Vosges, il y a deux ans et demi, quand le Relay de la gare d’Épinal s’était transformé en Monop’Station : soit une véritable supérette avec du tabac représentant une menace pour les autres commerces du quartier (voir Lmdt des 31 juillet ainsi que des 1er août et 1er septembre 2016).
Et l’on reparle d’Épinal avec la brusque apparition, il y a une quinzaine de jours, d’un imposant meuble à casiers Amazon juste à l’entrée de cette même gare. Ces casiers où les clients viennent récupérer leurs commandes : des livres, en particulier.
•• Difficile à encaisser pour Isabelle Colin, du « Quai des mots », la librairie installée juste en face de la gare : « cela a vraiment de quoi nous mettre en colère, Amazon fait mourir le commerce de centre-ville, pas que les libraires … » a-t-elle déclaré à Épinal Infos. Avant de rappeler qu’avec la loi Lang les prix sont les mêmes chez Amazon qu’en librairie où « vous avez, en plus, le service et le conseil personnalisé ».
Son coup de gueule a fait un tabac sur les réseaux sociaux et pas que … : « j’ai eu de nombreux coups de fil de soutien, des messages. Quelqu’un m’a même appelé pour me dire qu’il allait arrêter de commander sur le net et passer par la librairie. Il ne faut parfois pas grand-chose pour éveiller les consciences. »
•• « Ils arrivent comme ça à la hussarde, et on verra ce qui se passe après », reprend Hervé Poirat, président d’Épicentre, association des commerçants et artisans d’Épinal : « quand un commerçant d’Épinal veut mettre quelques planches sur sa devanture pour décorer son magasin de Noël, c’est tout un parcours du combattant avec les Monuments historiques. Alors que là, la SNCF pose tranquillement son casier sans rien demander à personne. »
Quant au maire d’Épinal, il s’estime « contrarié », la SNCF n’ayant ni informé, ni sollicité une municipalité largement engagée financièrement dans l’aménagement des alentours de la gare.