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31 Oct 2023 | Trafic
 

Chef des unités Police Secours, le Commandant de Nîmes est responsable des contrôles des épiceries à Nîmes. Face au phénomène grandissant de la vente de produits illégaux dans ces épiceries (à commencer par le tabac …), les contrôles augmentent et les saisies aussi (voir 2 et 28 octobre, 8 septembre). Il sen explique dans Objectif Gard.

•• Pourquoi les contrôles des épiceries ont augmenté ?

On sy penche un peu plus quavant car ces épiceries fleurissent de partout. Il y a beaucoup de doléances des riverains car elles créent pas mal de troubles avec des ouvertures tardives. Les gens en ont marre. Ces épiceries se sont multipliées. Parfois sur une même rue, vous en avez quatre ou cinq daffilée. Cest souvent localisé sur des axes : Faïta, route de Beaucaire, Gambetta et République. Avant, il ny en avait pas autant. On faisait déjà des contrôles, on a accentué davantage depuis un ou deux ans. Il y a du résultat derrière, à chaque contrôle cest jackpot ! 

•• Que contrôlez-vous et à quelle fréquence ?

En moyenne, on contrôle une à quatre épiceries par semaine, ça dépend. Soit cest une initiative en passant, soit il sagit dopérations spécifiques avec plusieurs contrôles sur un quartier. Parfois, on associe les Douanes et lUrssaf. On contrôle tous les papiers administratifs et les licences car certains vendent de lalcool. Il y a aussi tous les affichages à respecter. Si ce nest pas conforme, on verbalise directement.

On constate aussi des ventes de cigarettes. Mais aussi du tabac à chicha et du tabac à chiquer (…) On trouve aussi du Kamagra, un stimulant sexuel dérivé du viagra interdit en France et parfois du protoxyde d’azote mais la loi est un peu floue. La dernière fois, on a saisi une trentaine de bouteilles vendues avec le système complet : le ballon plus un petit extracteur. Il y a une panoplie assez variée dinfractions que lon peut relever.

•• Quel bilan faites-vous de ces contrôles ?

Environ 75 % des épiceries que lon fait sont en infraction ! Que ce soit pour les affichages, la vente de tabac ou la vente dalcool.  Elles sont parfois tenues par des gérants qui ne connaissent même pas la législation. Et puis ils savent que ce nest pas en vendant trois paquets de chips quils vont faire de largent. Alors, ils vendent des cigarettes qui viennent souvent de l’étranger. Il y a un manque à gagner pour les débits de tabac.  Un paquet qui vaut 10 euros, à l’épicerie il est vendu 5,60 euros. 

•• Jusquoù peuvent aller les sanctions ?

On a eu plusieurs fermetures temporaires administratives entre un et trois mois. Sur des opérations qui ciblaient celles qui causaient le plus de nuisances, sur une dizaine, neuf ont fermé. Donc on ne sarrête pas. Parfois on fait une épicerie le lundi, on saisit des cigarettes et le mercredi on revient et on saisit à nouveau. Ça ne dissuade pas tout de suite, certains continuent à vendre. Le délai pour faire fermer nest pas immédiat (…)

•• Sachant quils sont plus surveillés, les épiciers font-ils usage de stratagème pour cacher ces marchandises ?

Avant, ils laissaient derrière leurs comptoirs des sacs entiers avec des cigarettes, maintenant à force de les contrôler, ils font plus attention. Récemment, lors dune descente rue de la République dans une épicerie qui a déjà fermé, on a trouvé dans la remise une étagère murale en bois qui cachait un trou. Dans la cloison, on a découvert 850 paquets de cigarettes plus du Kamagra. Certains commencent à cacher. On a aussi retrouvé des cigarettes dans des packs de bière. Cela nous complique un peu la tâche mais on arrive quand même à les trouver. Photo : DDSP 30