À Charleville-Mézières, le festival du Cabaret Vert – qui devrait accueillir 100 000 spectateurs du 22 au 25 août – teste pour la première fois un tout nouveau procédé, en provenance de Belgique : un champignon qui digère les mégots de cigarettes, rapporte France Bleu Ardennes.
L’idée sort de la tête d’Audrey Speyer, une designeuse française installée à Bruxelles, qui s’intéresse depuis trois ans au potentiel de digestion des champignons. Formidable, paraît-il.
•• Avec sa start-up Purifungi, Audrey a d’abord mis au point des techniques pour dépolluer les sols dans des friches industrielles ou des aires de jeux pour enfants.
Puis elle a conçu un cendrier en champignons qui lui a valu de remporter le « hackathon » du festival de Dour, en Belgique, le 11 juillet dernier.
•• Concrètement, la cigarette est déposée dans une litière de paille, de copeaux, de bois, de carton qui sert de lieu de culture aux champignons. En deux semaines, le mycellium (la racine du champignon) se développe et recouvre le mégot. Ses enzymes le digèrent. En deux mois, le mégot a disparu.
Il en résulte une espèce de résine que l’on peut récupérer. Ce nouveau matériau peut être utilisé comme brique de construction. Il peut se substituer aussi au cuir ou même au plastique. Autre intérêt supposé de ce matériau : en le laissant se décomposer dans son jardin, on améliorerait la qualité du sol.
•• Il faut savoir que le mégot est le déchet qui donne le plus de fil à retordre aux équipes du festival. Jusqu’à présent, les mégots collectés étaient remis au centre de traitement des déchets de Charleville-Mézières.
« On cherchait des filières de recyclage de mégots, mais les initiatives sont encore peu nombreuses. Il y a bien MéGo! à Brest mais c’est loin et envoyer des kilos de mégots à Brest, c’est compliqué » explique à France Bleu Ardennes Jean Perrissin, le responsable « développement durable » du festival.
•• Les organisateurs envisagent plutôt de développer des cultures de champignons dans les Ardennes pour, à terme, éliminer tous les mégots consommés par les milliers de spectateurs. Il est vrai que le festival du Cabaret vert ne manque pas une occasion de développer des actions localement.
Non loin des champignons qui mangent les mégots, on y trouvera aussi les gobelets qui se transforment en fleurs …