Avant la mise en place de la REP Mégots (voir 3 août et 9 octobre), plusieurs communes du Nord et Pas-de-Calais ont organisé, ces derniers temps, des collectes sélectives sur l’espace public avec, à la clé, des campagnes de sensibilisation.
Exemples recensés dans La Voix du Nord.
•• « Sur le littoral où la question de la qualité de l’eau est sensible, celle des mégots l’est particulièrement », explique Pierrick Duval, de la municipalité du Portel ( commune de 10 000 habitants, limitrophe de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais ). En novembre 2019, la ville a lancé une opération « zéro mégot » : pendant une semaine, les habitants ont été invités à les ramasser, avec, à la clé, des places à gagner pour les matchs de basket de l’équipe locale.
« Une trentaine de personnes se sont prêtées au jeu, 5 kilos de mégots ont été ramassés, soit à peu près 15 000 ». Ont suivi une campagne d’affichage en ville, la pose d’« éteignoirs » sur les poubelles, la distribution de cendriers de poche chez les commerçants et un marquage au sol qui se poursuit encore.
•• Même combat, plus au sud dans le Pas-de-Calais à Étaples, en baie de Canche, « un environnement magnifique qu’il est important de préserver », exhorte le maire de cette commune de 10 000 habitants : le petit port a installé cet été des pavés avec pour message : « Ne rien jeter, la mer commence ici » devant les bouches d’égout.
La commune a fait éditer des dépliants, façonner des cendriers de poche, le tout financé à 80 % par le Parc naturel marin.
•• Si les communes littorales sont particulièrement actives, d’autres le sont tout autant dans les terres. Roubaix a profité de la Semaine du développement durable pour mettre à disposition des cendriers de poches dans une cinquantaine de commerces.
À Wahagnies (2 600 habitants, près de Lille), à Escaudœuvres (3 200 habitants près de Cambrai), à Caudry (15 000 habitants) – communes toutes situées dans le Nord – des cendriers ont été installés ainsi que des partenariats noués avec une start-up ou une association qui les collectent.
•• Orchies (8 800 habitants, dans le Nord) vient tout juste d’être primée deuxième grand prix de l’Association des villes pour la propreté urbaine, ex-æquo avec Metz, pour sa politique de lutte contre les mégots : en proposant 2 euros de bons d’achat dans les commerces du centre contre une bouteille remplie, la ville a récolté près de 70 000 restes de cigarettes en trois mois.
Dans cette ville où il est interdit de fumer dans les parcs et près des écoles, la contravention se monte à 200 euros en cas de jet de mégot par terre.
•• Est-ce que ça marche ? Oui à en croire les agents de propreté sur le terrain. Mais c’est une donnée encore difficile à quantifier. De même que le coût.
Une ville comme Lille estime à 18 tonnes les mégots ramassés chaque année, toujours d’après La Voix du Nord.