À Perpignan, les buralistes se frottent les mains à l’idée de voir l’adoption du projet de loi réduisant le nombre de cartouches importées d’Espagne, par un particulier, de quatre à une seule (voir 9 et 10 juillet).
•• « C’est exactement le genre de décision que nous attendions », confirme une buraliste de la place de la République à L’Indépendant.
Durant le confinement, elle n’a pas réellement profité de la fermeture de la frontière espagnole pour faire grimper son chiffre d’affaires « car je travaille beaucoup avec des clients qui viennent de l’extérieur, pas forcément les Perpignanais », précise-t-elle.
Néanmoins, elle assure que l’augmentation quasiment générale de la vente de cigarettes en France pendant cette période a prouvé « le manque à gagner pour les buralistes français le reste de l’année. Il faut que cet argent demeure en France et je pense que cette loi pourrait être l’une des solutions ».
•• L’autre mesure suggérée par cette professionnelle et une consœur du centre-ville consiste à lutter contre la vente sous le manteau : « il faut adopter des lois réellement punitives face à la contrebande. À Perpignan, que ce soit dans certains commerces ou directement dans la rue, les points de trafic sont connus et se font aux yeux de tous. Il faut que cela cesse ».
•• Au Perthus, la nouvelle a du mal à passer chez les consommateurs.
Exemple : ces deux Normands qui profitent tous les ans de leur passage pour « faire le plein »; leur sac laisse entrevoir onze cartouches de cigarettes. « En passant par ici, vu le prix des clopes, on serait vraiment bêtes de ne pas en acheter. Nous, on voudrait bien les prendre en France, mais dans ce cas-là les gouvernements n’ont qu’à harmoniser les tarifs » pestent-ils.
L’employée d’une « ventas » confie : « au lieu de prendre ce genre de décisions qui nous pénalise, la France et les autres pays n’ont qu’à baisser leurs prix. Même si la loi est adoptée, je ne suis pas sûre qu’elle soit réellement respectée, tout dépendra des contrôles. De toute façon, ceux qui gèrent les trafics de contrebande trouveront toujours un moyen pour les continuer ».