Suite de notre revue de presse des réactions après le vote par l’Assemblée nationale de drastiques restrictions aux limites de transport de tabac par les particuliers ayant traversé les frontières (de 4 cartouches à 1 cartouche / voir 9 et 10 juillet). Cap sur les pays frontaliers.
•• Côté belge, les boutiques de tabac grincent des dents, mais tous ne sont pas alarmistes selon La Meuse.
« On préfère attendre de voir si l’Union Européenne va réagir à l’amendement voté en France » confie le responsable du « Pont de France » à la frontière entre Rumes et Mouchin (soit une trentaine de kilomètres de Lille).
« Est ce qu’on est inquiet ? Oui et non. Nos clients français habitent dans un rayon assez proche, ils sont rapidement à la frontière. À mon avis, je crois qu’au lieu de venir une fois par mois chercher leur tabac chez nous, ils franchiront la frontière une fois par semaine ou deux fois par mois. Si l’amendement se confirme, ils achèteront moins, mais viendront plus souvent ».
« Il est évident que nos ventes vont baisser » déplore le patron du « Mega Tabac » à Bouillon, situé à tout juste trois kilomètres de la frontière. « Pour les consommateurs de Charleville et Sedan, je ne me fais pas de soucis, ils continueront à venir. Mais on risque vraiment de perdre ceux de Paris et Reims. »
En attendant … les coups de fil d’habitués se sont multipliés ces derniers jours chez une consœur et la fréquentation a été plus forte que d’habitude dans les rayons : « je pense que ça va être comme ça tout le week-end. Les gens vont venir faire le plein de cartouches. C’est sûr que la limitation n’est pas une bonne nouvelle, mais je crois quand même que nos clients resteront fidèles, soit en prenant le risque d’être contrôlés, soit en venant plus souvent ».
•• Inquiets, les habitués des ventas pyrénéennes au col de Pourtalet (entre Béarn et Aragon) ? Oui et non d’après un reportage de France Bleu Pyrénées-Atlantiques.
Un couple de Pau, venant chaque mois y acheter trois cartouches de cigarettes, commente : « nous allons devoir compléter notre stock en France et, financièrement, cela ne va pas être facile ».
À la sortie de la venta Petruso, une jeune fumeuse est catégorique : « je vais les cacher. Quand je viens jusqu’ici j’achète au minimum quatre cartouches pour moi et j’en prends aussi pour mes proches. La dernière fois que je suis venue, j’en ai redescendu une douzaine. Je ne comprends pas cette réglementation et elle ne va pas changer grand-chose pour moi ». Eduardo, le gérant de la venta, pense que la restriction n’empêchera pas les Français de venir.
Attablées en terrasse, deux femmes ne comprennent pas ce qu’elles qualifient de double discours des autorités françaises : « on nous parle de cancer, mais on nous incite à acheter du tabac chez les buralistes français » (sic).