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25 Juin 2022 | Trafic
 

C’est un trafic récent qui irrite autant les riverains, les commerçants que les autorités : depuis le début de l’année, les vendeurs à la sauvette de cigarettes, mais aussi de médicaments, ont pris leur quartier au pied du métro Gambetta (qui dessert la partie nord du quartier populaire de Wazemmes) à Lille, selon La Voix du Nord.

À l’instar de Paris et sa couronne, de Marseille, de Lyon, Toulouse et Montpellier, Lille se retrouve désormais aves des « spots » importants de vente à la sauvette de cigarettes dans la rue. Sous la voûte qui donne directement sur les escaliers du métro Gambetta, une dizaine d’hommes, paquets de cigarettes dans les mains ou dissimulés à proximité, attendent effectivement la sortie des voyageurs en ce milieu de matinée.

•• « Il y a eu du trafic de drogue pendant longtemps, oui, mais ça s’est calmé. En revanche, de la vente à la sauvette comme ça, du matin au soir et du soir au matin, je n’avais jamais vu ça » commente un commerçant qui travaille dans le quartier depuis de nombreuses années.

Une habitante décrit l’environnement malsain qui peut parfois régner autour de Gambetta et mentionne d’emblée une bagarre sanglante, survenue à la mi-avril, sur fond justement d’approvisionnement en cigarettes de contrebande (voir 26 avril). Le fournisseur-grossiste  (condamné à huit mois de prison), fâché de voir qu’un de ses acheteurs s’était tourné vers la concurrence, lui avait alors asséné plusieurs coups de cutter.

•• Jean-Claude Menault, adjoint au maire de Lille chargé de la sécurité, confirme la teneur du phénomène. « Ça a été constaté assez récemment, en début d’année. Il y a effectivement sur le métro Gambetta et le square Cacheux un certain nombre de personnes majeures et mineures qui vendent tout un tas de choses et surtout des cigarettes de contrebande et des médicaments frelatés. »

Entre janvier et début mai, la police municipale est intervenue à 144 reprises sur le secteur (avec 460 passages sur place) et a procédé à 23 interpellations dont 7 pour vente à la sauvette et 8 pour détention de stupéfiants.

•• « On pense que ce déport vers Gambetta est lié à la fois aux opérations de police régulières à la station Wazemmes et dans le square Ghesquière et puis aussi à la fermeture de certaines épiceries de nuit, à l’origine de ventes clandestines » indique Jean-Claude Menault.

Face à l’observation de ce nouveau trafic, une alerte est rapidement donnée aux forces de l’ordre en cellule de veille (qui intervient une fois par mois dans chaque quartier). C’est comme ça qu’a été constitué il y a quelques semaines un GPO – Groupe  de Partenariats opérationnels – qui cible spécialement la problématique de la vente à la sauvette sur Gambetta et réunit à la fois notamment des acteurs de la ville, de la police nationale et du parquet.

« On est sur un travail en commun avec des actions spécifiques » poursuit l’élu. Et des interventions qui peuvent s’appuyer sur les images filmées par les caméras du dispositif de vidéosurveillance de la ville.

Photos : La Voix du Nord