Et c’était à l’occasion des questions d’actualité au Gouvernement, à l’Assemblée, ce mardi 13 décembre.
Aude Bono-Vandorme, députée REM de l’Aisne (1ère) : « Longuement visible ou ramenée à des évolutions purement locales, la dévitalisation des centres-villes et centres-bourgs est aujourd’hui une question politique majeure.
« On ne compte plus les communes dans lesquelles les commerces de proximité sont en réel souffrance ou ont complètement disparus. La vacance commerciale dans les villes moyennes oscille entre 10 et 20 %. Pour le centre-ville de Laon, préfecture de l’Aisne, elle atteint même 44 %.
« Conséquence de fractures plus globales, démographiques, économiques, numériques, la mort du petit commerce se double d’une disparition des services publics, d’un élargissement des déserts médicaux et d’une perte du lien social. La population vit alors avec un profond sentiment d’abandon. Réagir contre cela est un combat qu’il est urgent et nécessaire de mener. C’est un combat complexe car il englobe aussi des actions sur les transports et l’habitat.
« Face à l’urgence de la situation, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Il peut s’agir de la mise en place de zones franches, en centre-ville, de la rénovation de bâtiments, de la résorption de l’habitat indigne. Il peut s’agir aussi de la mise en place de seuils d’alerte, puis de blocage dans le cas d’implantations trop nombreuses de grandes surfaces, sur des aires géographiques données (…) »
« S’il revient au premier lieu aux élus locaux de déterminer une stratégie globale adaptée à la situation de leur territoire, l’État a un rôle important à jouer pour impulser un mouvement. Je sais que vous êtes mobilisé sur ce sujet. Pouvez-vous nous assurer que des mesures fortes seront prises très prochainement ? ».
Jacques Mézard, Ministre de la Cohésion des territoires : « La question que vous posez remonte d’un certain nombre de territoires. La dévitalisation d’un nombre important de nos villes moyenne est une réalité, qui découle depuis plusieurs décennies d’évolutions administrative, sociologique, économique, mal ou insuffisamment maitrisés.
« Face à cela, il est nécessaire de coordonner et de flécher un certain nombre d’actions de l’État. Mais il ne s’agit pas d’imposer aux collectivités locales un plan, mais de bénéficier de leurs projets pour faciliter leur action sur le territoire.
« Nous avons des difficultés dans ces villes moyennes au niveau de l’habitat, nombre d’habitants sont partis vers les métropoles ou la périphérie et un certain nombre de fonctionnaires sont partiS pour les capitales régionales au fil des années, au niveau de l’évolution du commerce avec dans un premier temps la grande distribution et aujourd’hui le e-commerce (…)
« J’ai signé il y a quelques jours un protocole d’accord avec Action Logement qui mettra 1,5 milliards sur 5 ans en destination du logement dans les villes moyennes, le Grand Plan d’Investissement prévoit aussi beaucoup d’action pour l’ANAH, et nous avons aussi la mobilisation de la Caisse des Dépôts. Tout cela va nous permettre de présenter dans les prochains jours les grands enjeux d’un plan pour les villes moyennes. Nous en avons parfaitement conscience car cela résulte de plusieurs décennies d’inaction. »