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30 Jan 2019 | International, Observatoire
 

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a donné, ce dimanche 27 janvier, son feu vert définitif à l’exportation du cannabis à usage médical.

L’enjeu est de taille : les ventes mondiales annuelles devraient grimper à plus de 30 milliards d’euros d’ici cinq ans, tandis que les exportations israéliennes pourraient tutoyer la barre du milliard d’euros. Une mesure qui devrait générer d’importants revenus pour l’État.

Jusqu’à présent, 40 pays ont légalisé le cannabis médical, mais ce chiffre devrait aussi grimper très vite.

•• Signes des temps. Ehud Barak, l’ancien Premier ministre et chef d’état-major, s’est reconverti sans états d’âme dans le cannabis à usage médical en devenant directeur d’Intercure, firme spécialisée dans ce secteur. Il a représenté l’entreprise, qui prévoit de produire 100 tonnes par an de cannabis médical, au dernier Forum de Davos.

•• Toujours à l’affût de bonnes affaires, une importante délégation chinoise a effectué récemment une mission de reconnaissance, histoire de tâter le terrain parmi les 70 start-up israéliennes créées autour du cannabis.

L’une d’elle, Syqye, fait un véritable tabac en proposant ce qu’elle présente comme le premier inhalateur de cannabis médical permettant de doser avec précisions ses prises.

•• Fin prêtes pour se lancer dans l’exportation, plusieurs fermes discrètes et placées sous très haute surveillance, cultivent d’ores et déjà de la marijuana pour le marché intérieur. « Nous allons profiter de l’expérience acquise pour proposer un cannabis de très haute qualité cultivé sans le moindre pesticide », assure le patron de Seedo, l’une de ces PME.

D’ores et déjà, la production locale assure la consommation de quelque 46 000 malades israéliens autorisés à se procurer des joints sur ordonnance.

•• Sur le front médical, l’efficacité du cannabis fait désormais l’objet d’un large consensus. La plupart des médecins israéliens spécialisés dans le traitement des douleurs estiment que son utilisation est moins nocive que le recours aux médicaments opiacés massivement utilisés jusqu’à présent, dont certains provoquent de sérieux problèmes d’addiction.

•• Au nom du principe de précaution, la nouvelle loi prévoit toutefois un contrôle policier serré des lieux de production et des laboratoires afin de ne pas prêter le flanc à l’accusation d’encourager l’usage de drogues à des « fins récréatives ». Les fermes productrices obtiendront des permis limités à six mois renouvelables, après enquête.

•• Enfin, les fumeurs de joints « pour le plaisir » ne sont plus poursuivis pénalement depuis l’an dernier … La police ne leur inflige plus que des amendes sauf en cas de multi-récidive.