Six hommes et une femme, âgés de 21 à 57 ans, ont été mis en examen, ce 21 juin à Paris, pour une gigantesque affaire de cigarettes de contrebande. Les spécialistes du Groupe interministériel de Recherche (GIR 75) ont estimé que ce trafic avait rapporté environ 10 millions d’euros sur plusieurs années.
Selon une source reprise par Le Parisien, « il est question d’un chiffre d’affaires de 3,3 millions d’euros par an ».
•• Toujours d’après Le Parisien, c’est en octobre 2022 que l’attention des forces de l’ordre est attirée par le manège dans un hall d’immeuble de la rue Marx-Dormoy (18ème arrondissement), où l’on vend des cigarettes. Ils remarquent deux frères qui font la promotion de leurs produits sur Facebook et WhatsApp. Les clients achètent en gros : par exemple, 15 cartouches pour 450 euros ou 50 pour 1 250 euros. Probablement pour de la vente à la sauvette.
Au printemps 2023, les policiers identifient une ligne téléphonique qui sert à communiquer avec la clientèle. Ils suivent le ballet des voitures et des camionnettes qui servent à l’approvisionnement et aux livraisons. Le père des deux frères répond parfois au téléphone quand les clients appellent, et la mère est chargée du blanchiment de l’argent en effectuant des transferts vers la Tunisie.
•• C’est une affaire de famille jusqu’aux neveux, qui vont chercher la marchandise dans des lieux de stockage pour alimenter le point de vente de Paris mais aussi pour fournir leurs propres clients en Seine-Saint-Denis et en Essonne.
Les investigations établissent que cette famille est en relation avec des Moldaves et un Georgien qui appartiennent à une organisation mafieuse russophone. Ces malfrats leur fournissent le tabac de contrebande (et de contrefacon ?). Cette entreprise criminelle dispose de différents box de stockage et d’entrepôts, situés à Chelles, Émerainville, Brie-Comte-Robert et Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne).
•• Les enquêteurs de la brigade d’initiative et d’investigation du commissariat, épaulés par leurs collègues du secteur, ont lancé, ce lundi 19 juin, une vague d’interpellations à Paris (18ème), en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, en Seine-et-Marne et en Essonne.
Lors des perquisitions, les fonctionnaires ont mis la main sur environ 25 000 euros en liquide et sur près de 900 cartons renfermant des cartouches de cigarettes. Les suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux du commissariat du 18ème. Durant leurs auditions, tous ont minimisé l’ampleur de leur trafic. Dans la soirée, tous ont été placés sous contrôle judiciaire.