Alors que le sujet des paquets génériques fait débat actuellement à Londres – la ministre de la Santé du gouvernement Cameron, Jane Ellison, entendant bien les voir en place pour le printemps prochain (voir Lemondedutabac des 7, 8 et 23 avril) – un « article sensation » du Sun suscite la polémique (édition du 4 juin). Il est vrai que le quotidien populaire (dont la diffusion journalière surfe sur les 2 millions d’exemplaires) s’est fait spécialiste des scandales à fort impact auprès du grand public.
Ses journalistes investigateurs se sont déplacés en Indonésie, dans les villes javanaises de Surabaya (deuxième agglomération du pays) et de Kudus, pour y rencontrer des spécialistes de la contrefaçon de cigarettes à destination, entre autres, du Royaume-Uni.
Il ressort de cette enquête les informations suivantes :
• il existe sur place une usine uniquement spécialisée dans la fabrication (selon un process relativement manuel puisque 8oo personnes y opèrent) de cigarettes et paquets de contrefaçon : 10 tonnes de tabac y sont traitées par jour. Au nom de plusieurs marques fortement diffusées sur le marché anglais ;
• on a assuré aux journalistes, se faisant passer pour des « grossistes » potentiels, une livraison mensuelle de 100 millions de cigarettes ; les produits étant acheminés, parmi d’autres marchandises, dans des conteneurs partant de Thaïlande (pour brouiller les pistes) à destination d’un port anglais. A l’occasion, on apprend que l’un des itinéraires de prédilection des contrebandiers va de l’Indonésie au Havre, via Singapour ;
• lors des « tractations », il est apparu que le cours actuel à l’achat (hors transport) de 500 paquets de cigarettes contrefaites se situe à un niveau équivalent de 93 euros. Mais que des « prototypes » de paquets génériques sont déjà prêts. Et que ces « derniers étant plus faciles à contrefaire », les 500 paquets reviendraient en tout à 70 euros.
En conclusion d’enquête, le quotidien rappelle que 20% du marché anglais est alimenté par des produits de contrefaçon (4,2 milliards de pertes fiscales) dont les analyses régulières révèlent nombre de « matières organiques » inhabituelles pour des cigarettes.