Entre septembre 2020 et novembre 2021, un trio de la région parisienne s’est livré à des transports de cigarettes entre Paris et la Bretagne. Ce jeudi 23 mai, le tribunal de Vannes a condamné les trois hommes à de la prison ferme et à une amende douanière solidaire de 104 000 euros.
À l’origine, un contrôle des policiers de la Bac (Brigade anticriminalité) sur le parking d’un hôtel de Vannes (Morbihan). Les enquêteurs sont intrigués par la présence d’un fourgon trafic et du comportement suspect des trois hommes, rapporte Ouest France. L’ouverture de la porte du véhicule fait apparaître la présence de nombreux cartons. Au total un millier de cartouches de cigarettes.
Ce 23 mai, les deux prévenus, âgés de 27 et 32 ans, se sont déplacés pour répondre de cette infraction, mais aussi de la détention de cannabis pour l’un d’entre eux. Tous deux contestent leur implication dans le trafic de tabac.
•• L’un d’eux a déjà été interpellé en mai 2021. La perquisition de son domicile a permis de retrouver 125 000 euros. Son téléphone confirme des transactions avec de nombreux clients. Mais aussi des envois d’argent à l’étranger, notamment au Mali pour y construire une maison.
Auditionné, le trentenaire finit par reconnaître sa responsabilité dans un trafic de cigarettes. Mais pas en bande organisée. Et seulement pour un business de quelques cartouches de cigarettes vendues sous le manteau, en région parisienne. Quant à l’argent transféré au Mali ? « De l’argent récolté à des fins humanitaires pour une association. » Aujourd’hui, il travaille chez Amazon et cette affaire « lui a servi de leçon ».
•• Son complice, absent pour des raisons familiales, est porteur de 17 mentions sur son casier judiciaire. Pour se justifier, le jeune homme explique qu’un certain Mamad lui a demandé de lui rendre un service. Il était chargé de venir à Vannes avec un camion, et de ramener la marchandise, mais sans en tirer de bénéfices financiers. « Je n’étais pas au courant de la présence de cigarettes. J’ai seulement accompagné mon cousin en camion, pour acheter un quad », explique le troisième, soupçonné d’avoir réservé les chambres d’hôtel sous un faux nom.
Le parquet n’a pas porté crédit aux déclarations peu crédibles et aux coïncidences, ni au portrait de bons garçons aujourd’hui insérés (…) Toujours pour le parquet, le trentenaire a organisé une douzaine de trajets similaires, le plus souvent la nuit, au moyen de deux véhicules, dont une voiture ouvreuse … et pas seulement sur Vannes.