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23 Avr 2018 | Profession
 

L’amiral Henri Lacaille, président de la Fédération André-Maginot pour les Anciens Combattants – actionnaire minoritaire à 4 % de la Française des jeux – vient de dénoncer, dans Le Parisien, le projet de privatisation qui se profile (voir Lmdt des 9, 10 et 12 avril). Extraits. 

La Fédération André-Maginot compte 200 000 membres – vétérans de la Seconde Guerre mondiale, anciens de la guerre d’Algérie, … – et perçoit 4 millions d’euros de dividendes par an, dédiés à un centre de vacances, un Ehpad et à des actions de soutien social individuel.

•• Les rumeurs de privatisation vous inquiètent-elles ?

Henri Lacaille : « Officiellement, le conseil d’administration de la FDJ, où la Fédération André-Maginot compte un représentant, n’a été informé de rien ! La seule certitude, c’est qu’il y a un gros paquet d’argent à récupérer et que tous les croque-morts vont se précipiter dessus ».

•• La décision de privatiser la FDJ a semble-t-il été prise au plus haut niveau de l’État. Quel message adressez-vous à Emmanuel Macron ?

H. L. : « La Française des jeux doit rester publique, car c’est le statut qui permet le meilleur contrôle sur l’univers du jeu. Sa privatisation est une très mauvaise idée, qui va tourner à la foire d’empoigne entre grands groupes … Il y a quelques années, un regroupement de bookmakers anglais avait écumé l’Union européenne pour racheter des sociétés de jeux. Avec des dirigeants de ce type, les joueurs vont vers l’addiction complète ! De ce point de vue, l’État comme les associations d’anciens combattants représentent un garde-fou moral».

•• Avez-vous le sentiment que l’État vous abandonne ?

H. L. : « C’est le cas… J’aime dire que l’État a longtemps été le premier addict aux jeux en France, profitant d’un système extrêmement juteux pour les caisses publiques. Mais maintenant qu’il a besoin d’argent frais, l’État veut vendre. Pour moi, cela s’appelle dilapider son héritage».

•• Quelles sont vos solutions de repli ?

H. L. : « L’État pourrait effectivement diminuer son pourcentage, mais en vendant ses parts aux associations d’anciens combattants. La Fédération André-Maginot n’a pas beaucoup de marges de manœuvre, mais l’association des « Gueules Cassées » (autre association d’anciens combattants, actionnaire à hauteur de 9,2 %) dispose de pas mal d’argent en soute. Ensemble, nous serions prêts à monter au capital pour constituer avec l’État une majorité de gens sérieux. »