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6 Nov 2019 | Profession
 

Des anciens combattants, une PME marseillaise, une mutuelle de fonctionnaires …

Aux côtés de l’État, des petits actionnaires historiques de la Française des Jeux au profil éclectique se partagent chaque année près de 40 millions d’euros de dividendes, reprend l’AFP dans une dépêche de Katia Dolmadjian.

Ceci, à la veille du jour où les Français et autres actionnaires potentiels (dont les buralistes-détaillants) vont pouvoir passer leurs ordres d’achats (voir 5 novembre, 27 et 18 octobre).

•• À lui seul, l’État détient 72 % du capital de l’opérateur de jeux, et doit descendre aux alentours de 20% à l’issue de la privatisation.

Les salariés de la FDJ détiennent 5 % du capital, et les courtiers-distributeurs de jeux (Soficoma) sont présents à hauteur de 3 %. Le reste, soit 20 % du capital, est détenu par sept actionnaires historiques, tous des anciens « émetteurs de billets » de loterie.

•• En 1933, lors du lancement de la Loterie Nationale, divers organismes se lancent sur un marché secondaire (mais néanmoins officiel) : ils achètent des billets de loterie vendus 100 francs, et les revendent en « dixièmes » pour proposer un prix plus abordable et toucher un plus grand nombre de joueurs.

Le premier de ces actionnaires originels, avec 9,2 % du capital de la Française des Jeux, est l’Union des Blessés de la Face et de la Tête (UBFT) et sa Fondation des « Gueules cassées ».

Initialement dédiée aux soldats défigurés lors de la guerre de 1914-18, « l’association est encore bien vivante aujourd’hui et apporte une assistance aux militaires blessés en opérations extérieures, aux gendarmes, pompiers, et policiers. Le dividende de la FDJ, entre 8 et 12 millions d’euros bruts par an, est notre seule ressource » souligne auprès de l’AFP Olivier Roussel, directeur de l’UBFT.

•• À ses côtés, avec 4,2 % du capital, la Fédération Maginot des Anciens combattants regroupe des vétérans de la deuxième guerre mondiale, de la guerre d’Algérie ou de conflits plus récents.

Cette association participe à des actions « à caractère mémoriel », comme des voyages scolaires à Verdun ou sur les plages du débarquement, finance des hôpitaux militaires et un Ehpad, et gère un centre de vacances à prix réduit.

•• Certains petits actionnaires de la FDJ ont encore aujourd’hui un lien avec le secteur des jeux, comme la Comalo (Compagnie marseillaise de loteries, 0,6% du capital), ou encore les Emissions Berger (0,4 %), entreprise spécialisée dans les jeux d’argent et de hasard.

•• Les buralistes – qui détiennent 2 % du capital via la Confédération – sont aussi impliqués dans le réseau de distribution de la Française des Jeux, une grande partie des points de vente étant situés dans des bars-tabac.

•• Mais d’autres porteurs de titres ont aujourd’hui un lien moins évident avec les jeux d’argent et de hasard, comme la Mutuelle du Trésor – celle des fonctionnaires du Trésor public, aujourd’hui intégrée à la Masfip (Mutuelle d’action sociale des finances publiques) qui détient 1%, ou encore une petite société familiale marseillaise, IDSUD, qui pointe à 2,62 %.

IDSUD était initialement spécialisée dans le change mais s’est ensuite diversifiée dans les énergies renouvelables et le voyage. Elle perçoit en moyenne 3 millions d’euros de dividendes chaque année, qui « constituent l’essentiel » de ses produits financiers, selon ses comptes.

•• Après l’entrée en Bourse, ces actionnaires historiques continueront à toucher des dividendes. Leur participation ne devrait pas non plus changer. À part pour ceux qui veulent profiter de l’occasion pour renforcer leur présence au capital.

L’Union des Blessés de la Face et de la Tête souhaite ainsi passer de 9,2 % à 10 %, a-t-elle indiqué à l’AFP.