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20 Sep 2019 | International, Vapotage
 

L’épidémie de maladies pulmonaires liées au vapotage continue aux États-Unis, ont annoncé ce jeudi 19 septembre, des autorités sanitaires fédérales toujours perplexes quant à leur cause exacte, alors que Los Angeles envisage à son tour d’interdire les cigarettes électroniques aromatisées, annonce une dépêche AFP (voir Lmdt des 18, 14 et 9 septembre). 

Des malades continuent de se présenter dans les hôpitaux, a annoncé ce jeudi Anne Schuchat, des Centres de contrôle et de prévention des maladies, lors d’une conférence téléphonique avec la presse. Le nombre total est de 530 cas confirmés et probables, et de sept décès. Plus de la moitié des malades ont moins de 25 ans, et les trois-quarts sont des hommes, a-t-elle dit. 16% des malades ont moins de 18 ans.

•• Les laboratoires d’analyse de l’agence des médicaments de la FDA sont en possession de plus de 150 échantillons suspects, mais n’ont toujours pas identifié la ou les substances responsables de ces maladies pulmonaires aigües, a expliqué Mitch Zeller, directeur du centre pour le tabac à la FDA.

« Il n’y a pas de dénominateur commun sur le ou les produits utilisés, comment ils sont utilisés, où ils ont été achetés, et ce qui a pu se passer entre le moment où l’utilisateur les obtient et celui où il est vaporisé et inhalé », a insisté Mitch Zeller.

•• Les enquêteurs sont très prudents sur la cause possible des maladies, que ce soit une marque, un produit, ou un circuit de vente.

Dans de nombreux cas, les recharges impliquées contenaient du THC, le principe psychoactif du cannabis. Ces recharges sont achetées la plupart du temps à des dealers dans la rue ou sur internet, puisque le cannabis reste illégal dans une partie des États-Unis. Il peut aussi y avoir des recharges de contrefaçon, aux ingrédients mal identifiés.

La FDA teste les échantillons pour identifier avec quoi la nicotine ou le THC ont été coupés, et pour détecter la présence de diluants, d’autres additifs, de pesticides, de poisons ou de toxines. Le bureau d’enquêtes criminelles de l’agence fédérale est désormais impliqué, a annoncé Mitch Zeller.

•• Parallèlement rappelons que le Michigan et New York ont décidé d’interdire les cigarettes électroniques aromatisées, principalement car les arômes (comme menthe, menthol, fruits rouges, mangue ou encore bonbons…) sont attractifs pour les jeunes. Les e-cigarettes au tabac y resteront autorisées (voir Lmdt des 10 et 17 septembre).

La ville de Los Angeles pourrait suivre le mouvement. Le procureur de la métropole Mike Feuer a recommandé jeudi l’interdiction au conseil municipal de la ville dans un rapport.

•• « C’est une enquête complexe, il ne faut pas s’attendre à des réponses définitives de façon imminente » a déclaré Anne Schuchat. Signe de la préoccupation au Congrès américain face à ces données, des parlementaires républicains et démocrates se sont alliés dans une rare union pour lancer jeudi un groupe luttant contre le vapotage chez les jeunes.

« Les victimes vont au-delà des différences entre partis, ethnies, origines socio-économiques ou géographiques » a souligné auprès de l’AFP Raja Krishnamoorthi, élu démocrate co-fondateur de ce groupe. « L’épidémie est si vaste que tout le monde est affecté à ce stade »

Le démocrate s’est vivement réjoui, sous les applaudissements, de l’annonce récente du gouvernement de Donald Trump, selon laquelle les cigarettes électroniques aromatisées seraient interdites à la vente dans les prochains mois au niveau national. Un bon premier pas, à condition d’inclure aussi les saveurs à la menthe, a-t-il insisté en conférence de presse.

« Nous devons mettre fin à cette épidémie du vapotage chez les jeunes » a renchéri l’autre meneur de ce groupe, le républicain Peter King. « Il s’agit d’une crise sanitaire sérieuse ».