Cette fois-ci, nous avons la preuve que l’une de ces usines clandestines de tabac de contrefaçon, qui pullulent désormais en Espagne (généralement dans le sud / voir 21 juillet et 21 février), livrait aussi la France.
… Et on y trouve écho à l’alarme lancée, tout récemment à l’Assemblée nationale, par Philippe Coy sur le développement de la contrefaçon en Europe (voir 25 et 26 juillet).
De fait, la Guardia Civil et les services fiscaux espagnols viennent de démanteler toute une organisation criminelle dans le cadre de l’opération « Karuna ». C’est ce qu’annonce un communiqué commun émis ce 6 août.
•• Ce démantèlement s’est concrétisé par la découverte d’une usine clandestine dans une ferme de Les Borges Blanques (près de Lérida, à 75 kilomètres au nord-ouest de Tarragone) et la perquisition d’un appartement à Mataró (à 30 kilomètres de Barcelone), avec l’arrestation de 7 personnes de nationalité lituanienne ou polonaise : le chef de l’organisation ; son garde du corps (et « chef de la sécurité ») surpris à La Junquera alors qu’il tentait de s’enfuir ; 2 ouvriers et 3 transporteurs.
Les autres membres de l’organisation sont manifestement partis à temps. Les enquêteurs ont trouvé aussi 72 640 euros en liquide.
•• C’est l’agence européenne de Police criminelle, Europol (voir 30 octobre 2019), qui a alerté, en fin d’année dernière, sur l’existence en Catalogne d’une bande impliquée dans la cigarette de contrefaçon, principalement à destination des marchés espagnol et français.
Deux saisies de camion, opérées avec la collaboration de la Douane française, ont confirmé les soupçons :
. la première concernait un camion qui a essayé de passer en France avec 243 000 paquets de cigarettes ;
. la seconde a eu lieu, le 19 juillet, à Canfranc (près de Huesca, à une centaine de kilomètres de Pau par le col du Somport) : 43 200 paquets de cigarettes contrefaites transportées par deux Lituaniens.
•• Dès lors, la perquisition de la ferme abritant la chaine de fabrication clandestine n’a pas tardé. La capacité de celle-ci est de 9 000 cigarettes à l’heure selon les premières estimations. Le stock prêt à être expédié se monte à 49 680 paquets.
Autres produits de la perquisition: 180 kilos de tabac ; des filtres, du carton, de la colle et tout le nécessaire à fabriquer. Apparemment, 14 personnes vivaient sur place. Pour travailler 24 heures sur 24.
Comme si la croissance du marché de la contrefaçon ne souffre aucun répit.