Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
15 Jan 2013 | Associations, Observatoire
 

Pendant que les buralistes lançaient leur pétition nationale, l’émission quotidienne de France Inter Service Public se consacrait, lundi 14 janvier – sous l’intitulé  « Tabac, sept fois j’arrête » – aux méthodes de sevrage. Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, les trois invités s’en sont pris à la politique de lutte contre le tabac en France et aux … buralistes.
Extraits des propos d’Yves Martinet (président du Comité national contre le tabagisme), de Martine Perez (journaliste au Figaro et auteur de « Interdire le tabac : l’urgence ») et d’Anne-Laurence Le Faou (spécialiste en santé publique et responsable du centre de tabacologie de l’hôpital Georges Pompidou).

• Yves Martinet : « La Cour des comptes a raison d’être en colère … C’est le problème en France, on a pris des mesures mais on ne les applique pas. Ainsi, les interdictions qui ne sont pas toujours respectées, notamment l’interdiction de vendre aux moins de 18 ans. On sait qu’en France, il y a 10 000 buralistes qui vendent du tabac à des enfants de douze ans … ».

• Martine Perez : « Je n’ai rien contre les individus qui s’appellent des buralistes … Mais, chaque fois qu’une campagne anti-tabac est lancée, les buralistes (qui sont en fait la caisse de résonance de l’industrie du tabac) crient au scandale et à la fermeture.
« A toute époque, certaines activités se sont arrêtées parce que la société a évolué … Ainsi en Suède, avec l’introduction du fluor : certains dentistes se sont retrouvés au chômage parce qu’il n’y avait plus de caries chez les enfants. Et bien, ils se sont reconvertis.
« Il faut bien, un jour, se dire qu’on on ne va pas maintenir le tabac sur le marché pour que les buralistes aient du travail. On a besoin des buralistes pour beaucoup d’autres choses, mais qu’ils arrêtent de défendre les corporations qui s’opposent à une politique de santé publique
.».

. Anne Laurence Le Faou a dépassé la polémique en apportant une vraie information : « La politique anti-tabac, en France, n’a pas eu la même ampleur qu’au Royaume Uni, avec des investissements financiers et en personnels massifs depuis 2001. De plus, ces investissements ont utilisé, notamment vis-à-vis des jeunes, des méthodes qu’on n’utilise pas en France : ce sont des participations de jeunes à des groupes avec des expressions qualitatives de ce que représente le tabac pour eux, de ce qu’ils souhaitent en matière de prise en charge et en termes de messages à construire eux-mêmes ».