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13 Déc 2012 | Pression normative
 

« Constat d’échec », « essoufflement des politiques publiques », « discontinuité des décisions » …, les médias se sont emparés, dès 6h ce matin (avec une exclusivité Europe 1), du rapport de la Cour des comptes sur l’évaluation des politiques de lutte contre la tabagisme. Au-delà des « chiffres chocs du rapport » repris en boucle, que retenir des interventions ?

• Les fumeurs. Dans un premier micro-trottoir, ils estiment que les hausses ne servent qu’à renflouer les caisses de l’Etat et non à une politique de santé publique. Un peu plus tard dans la journée, un micro-trottoir nous apprend que le prix « qui fera réfléchir » commence à 8 euros, mais surtout à … 10 euros.

• Didier Migaud, président de la Cour des Comptes, semble avoir voulu nuancer dans la journée ses déclarations « sur l’effet d’aubaine » dont auraient bénéficié les buralistes. Interviewé sur i>TELE à 12h30, il se refuse à parler de « responsabilité des buralistes », mais « nous constatons un déséquilibre entre les aides accordées aux buralistes et ce qui est employé par les pouvoirs publics dans la politique de communication et de prévention. Les buralistes doivent pouvoir être soutenus mais il faut davantage cibler les aides vers ceux qui en ont besoin ». Déclaration confirmée plus tard au micro de RTL.

• Les buralistes.
Leur président, Pascal Montredon, invité sur le plateau de i>TELE à 12h30, réagit vivement : « Quel effet d’aubaine ? Depuis 2003, 6 000 entreprises fermées et 20 000 emplois supprimés. Nous sommes les boucs émissaires d’une parodie de politique de santé publique : si la consommation ne baisse pas en France, en revanche, dans nos entreprises, le volume de ventes ne cesse de diminuer. Et le rapport veut imposer des mesures contraignantes au réseau sans rien faire contre le marché parallèle ». Sur le non-respect de l’interdiction de vente aux mineurs, il rappelle « qu’aucune campagne grand public ne les a accompagnés dans l’application de la mesure ». A 18h sur RMC, Pascal Montredon rappelle que « les buralistes ne s’en sont pas mis plein les poches ».
Jean-Luc Renaud, secrétaire général, a invité sur Europe 1, le député Jean-Louis Touraine (très critique) à venir sur le terrain pour exiger la pièce d’identité des jeunes, en particulier dans les quartiers difficiles.

• Les anti-tabac. En fait, le Pr Dautzenberg s’est exprimé (en boucle) sur i>TELE. Il a fustigé la vision fiscale de la lutte contre le tabagisme : « Depuis six ans, tous les arbitrages en matière de tabac ont été rendu en faveur de Bercy et contre le ministère de la Santé qui n’est pas décideur. On considère le tabac comme un produit pour percevoir des taxes. La ministre de la Santé n’a même pas de conseiller qui s’occupe du tabac ».

A noter que Le Monde du 14 décembre y consacre une pleine page, avec un clin d’œil politique : le constat d’échec « ne devrait pas déplaire au président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui doit recevoir ce rapport demandé par son prédécesseur Bernard Accoyer (UMP), car, en filigrane, ce sont les choix de la droite depuis 2005 qui sont dénoncés ».