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6 Août 2013 | International
 

Ce n’est pas la première fois, ni la dernière. Mais les relations entre Londres et Madrid viennent brusquement de se « refroidir » – ou de « s’échauffer », comme on veut – à propos de l’enclave de Gibraltar, tout au bout de l’Europe et face à l’Afrique.

Dernières péripéties : la mise en place d’entraves contre les pêcheurs espagnols, d’une part (Gibraltar n’a pas d’eaux territoriales) ; la multiplication d’interminables contrôles douaniers, d’autre part (Gibraltar, territoire britannique et bénéficiant d’une dérogation fiscale, est en dehors de l’espace Schengen).

Mais la crise vient de monter d’un cran depuis l’annonce, ces dernières heures, par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, que Madrid examinait la faisabilité juridique de la mise en place d’une taxe de 50 euros pour chaque entrée et chaque sortie du territoire. Avec un grand plan de lutte contre la fraude fiscale (près de 7 000 personnes ont leur adresse fiscale sur le Rocher mais vivent couramment en Espagne).

Sachant qu’outre les problèmes de pêcheurs et de nature fiscale, Gibraltar représente une vraie menace pesant lourdement sur le marché officiel du tabac espagnol.

Les experts estiment que le territoire fait venir de Grande-Bretagne, en moyenne chaque année, 100 millions de paquets de cigarettes. Pour une population de tout juste 30 000 habitants. Bien sûr, ce tabac irrigue tout le sud de la péninsule, à des tarifs défiant toute concurrence (plus d’un euro de différence par paquet par rapport aux prix espagnols). Sachant que 6 000 Andalous passent la frontière tous les jours pour venir travailler sur ce bout de terre britannique …

C’est pourquoi les autorités espagnoles ont déjà pris des mesures drastiques contre le trafic transfrontalier (voir Lemonde du tabac du 3 octobre 2012 et du 26 février 2013). Non sans un certain succès (voir Lemondedutabac du 1er avril). Mais, manifestement, il faut plus.