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4 Avr 2020 | Profession
 

Après Le Parisien et l’AFP (voir 3 avril 1 et 2), successions de déclarations dans les médias sur les ventes de tabac en France depuis la fermeture des frontières et les restrictions de déplacement.

•• RTL. Bernard Gasq (président de la Fédération des buralistes Ile-de-France / Oise / Seine-Maritime et administrateur de la Confédération) décrit une clientèle inhabituelle, dont il sait qu’elle va repartir après le confinement : « je ne pense pas qu’ils vont rester là. Tout cela montre bien qu’en fin de compte, nous avons des clients potentiels qui vont acheter, la plupart du temps, sur d’autres réseaux parallèles ».

•• Europe 1. « Depuis la fermeture des frontières, on a une recrudescence de clients qu’on avait perdus et qui reviennent » constate Patrick Falewée, buraliste à Dunkerque (et président de la fédération des buralistes du Nord, vice-président de la Confédération).

« On vend beaucoup de pots de tabac, parce que c’est ce qu’on achète le plus de l’autre côté de la frontière, où on en trouve à des prix défiants toute concurrence » poursuit-il, « les gens n’ont plus la possibilité de faire jusqu’à 15 ou 20 kilomètres pour trouver un paquet de cigarettes moins cher et, donc, ils ne font pas les difficiles, ils prennent ce qu’on a ! ».

•• Le Figaro.fr. « On récupère ce fameux marché parallèle que nous dénonçons depuis des années » explique Philippe Coy.

« Ce sont nos clients d’antan qui reviennent, ceux qui ont progressivement déserté les bureaux de tabac hexagonaux, à mesure que la pression fiscale s’accentuait sur le paquet de cigarette ». Conséquences : chez certains buralistes, les ventes de tabac ont littéralement explosé : « jusqu’à 200 % », toujours selon Philippe Coy. Essentiellement dans les régions frontalières.

Mais sur ce marché du tabac, fortement contrasté, d’autres buralistes ont préféré baisser le rideau, comme en Île-de-France. « On estime entre 50 et 60 % le taux de fermetures des bureaux de tabac » précise Bernard Gasq, « dans la ville de Melun par exemple, sur 9 points de vente, seulement 2 sont ouverts. Ou encore à Maisons-Alfort, sur 13 buralistes, seulement 3 le sont ».

« En revanche, ceux qui restent ouverts ont multiplié par presque 15 leurs volumes de vente de tabac. Il faut dire que les consommateurs, limités dans leurs déplacements, commandent 4 ou 5 cartouches d’un coup. On n’avait pas vu ça depuis 10 ans ! » ajoute-t-il.

Pour Philippe Coy, « le marché français du tabac est complètement désorganiséLes buralistes manquent de visibilité et sont confrontés à des difficultés de trésorerie. »

« S’il y a des trous, ce n’est pas qu’il n’y a pas de produits. C’est à cause des dysfonctionnements de marché » insiste-t-il. « La logistique est sous tension. Mais il n’y a pas de problème d’approvisionnement : on est toujours livré ».

Reste qu’ en zone rurale ou périphérique, « beaucoup de Français découvrent tout ce qu’offre un buraliste » conclut-il. Des produits et services qui dépassent – depuis plusieurs années, déjà -le simple triptyque « loto-presse-tabac ».