Depuis plusieurs semaines, la ministre de la Santé a déclaré la guerre à la vente en France de produits dérivés du cannabis (voir Lmdt du 17 juin). Mais dans la contradiction, semble-t-il.
•• Lundi 25 juin, la diffusion sur TMC dans l’émission « Quotidien » d’une interview d’Agnès Buzyn aurait eu de quoi rassurer les patrons de « coffee-shops » hexagonaux. « Je vais peut-être un peu changer ma réponse. Mon objectif n’est pas de fermer des boutiques, mais que ces boutiques ne vendent pas de produits stupéfiants », commence par éluder l’ancienne hématologue.
Sauf que le « cannabidiol » n’est justement pas considéré comme un stupéfiant, lui rappelle le journaliste. Un peu déstabilisée, la Ministre a été contrainte, en pleine interview, de revenir à ses notes et au rapport de la Direction générale de la santé pour vérifier si la substance en question était bien légale ou non.
•• Invitée sur le plateau de France Info le lendemain, Agnès Buzyn « semblait avoir révisé ses dossiers, et ne s’est, cette fois-ci, pas pris les pieds dans les composantes du cannabis », insiste Le Figaro. Pour la ministre, ces « coffee-shops contournent la législation » car la loi dit « qu’on a le droit d’utiliser du chanvre, la plante de cannabis, qui contient jusqu’à 0,2 % de THC, c’est-à-dire le stupéfiant, à condition que ce soit pour l’industrie pour fabriquer des tissus et des moquettes à base de chanvre ».
« Ce THC – substance psychoactive du cannabis – est interdit à la vente quel que soit son dosage, quelle que soit sa formulation, dans des gélules, des crèmes. Ces boutiques vendent des stupéfiants. C’est interdit par la loi », a-t-elle déclaré.