Il n’y va pas par quatre chemins, le professeur Jean Costentin (président du Centre national de Prévention, d’Études et de Recherches sur les Toxicomanies / CNPERT) quand il évoque, dans L’Union, la proposition du maire de Reims, Arnaud Robinet, d’une expérimentation du cannabis dans sa commune (voir 16 et 11 septembre).
« (…) Les surprises viennent : de son appartenance au parti politique LR, identifié dans l’opinion comme opposé à la légalisation de cette drogue ; et de sa ville de Reims, qui deviendrait figure de proue de cette expérimentation. Incarnant un chapitre important de notre « roman national » et mondialement connue pour son fameux champagne, rien ne la prédispose à devenir la cité du shit, du chichon, de l’herbe, de la beuh (…) »
•• Et de justifier son désaccord en chiffres explicites et en raisons sanitaires : « la légalisation du cannabis ajouterait à la toxicité du tabac, avec ses 13 millions de fumeurs, première cause de morts évitables en France (annuellement 75 000). Elle ajouterait à la toxicité de l’alcool, avec ses 4,5 millions d’alcoolo-dépendants, deuxième cause de morts évitables (41 000 décès annuels).
« Les goudrons cancérigènes et l’oxyde de carbone produits par sa combustion sont en quantité 7 fois supérieurs à ceux du tabac ; il est donc nettement plus toxique que ce dernier.
•• « Par son tétrahydrocannabinol – THC – dont le taux ne cesse de croître dans les produits en circulation (multiplié par 6 au cours des 30 dernières années), il développe une dramatique toxicité psychique. Il induit une ivresse, source d’accidents routiers et professionnels, potentialisés par l’association à l’alcool ; cannabis ou champagne il faudra choisir.
« (…) Ses effets désinhibiteurs sont la cause d’auto- et /ou d’hétéro-agressivité (suicides, rixes, viols). La France est le 1er consommateur en Europe de cannabis (1 500 000 usagers réguliers) ; sa consommation débute désormais au collège. Cette drogue de la « crétinisation » remise nos jeunes à un rang lamentable (27 ème) au classement international des compétences éducatives PISA (…)
•• « Être l’édile d’une ville, impose de se préoccuper, autant que faire se peut, de la santé physique et de la santé psychique de ses habitants. »