Deux braquages de buralistes ont eu lieu ces six derniers mois à Limoges (voir 10 janvier 2024 et 23 août 2023).
S’il faut se garder de parler de séries, ces commerces restent très vulnérables à ce type d’attaques. Elles sont difficilement vécues par les buralistes … Enquête de France 3 Nouvelle Aquitaine.
« La plupart du temps, les braqueurs s’intéressent au tabac. Le prix augmente. Ils veulent des cartouches. Mais tout récemment, il s’est dirigé directement vers les caisses, a menacé les employés avec une arme. C’est là qu’on se rend compte qu’on a un métier à risque … », se désole Valérie Marsalaud, présidente de la Fédération des buralistes de la Haute-Vienne.
•• « Ça va très très vite, mon client a très très peur évidemment et la personne est ensuite interpellée et sera jugée en comparution immédiate. Le préjudice le plus important, c’est le préjudice moral. Mon client est toujours marqué » témoigne l’avocat du buraliste braqué en août.
Quel est le profil des braqueurs ? Contrairement à ce que l’on peut penser, les auteurs sont assez souvent inexpérimentés, et, du fait de cette inexpérience, la situation peut dégénérer rapidement. « Ils prennent beaucoup de risques pour pas grand-chose. Ils croient avoir de l’argent facile en faisant juste peur. Sauf que dans la plupart des dossiers que j’aie pu voir, l’auteur est aussi en panique que la victime et c’est là qu’un drame peut se jouer et des vies se briser » poursuit l’avocat.
•• Ces affaires se jouent le plus souvent en correctionnelle, les délais plus rapides facilitant le remboursement par les assurances. Il arrive toutefois qu’elles arrivent aux assises (peine de huit ans infligée à un mineur après un braquage à Limoges en 2018 / voir 8 mars 2019).
Deux braquages et une quinzaine de cambriolages ont touché les bureaux de tabac de Haute-Vienne en un an. Certains l’ont été plusieurs fois en l’espace de quelques jours, malgré les normes de sécurité imposées par les assureurs. Une série d’équipements : brouillard, alarme, coffre-fort, rideau métallique. L’idée est sinon d’empêcher, mais du moins de retarder le cambrioleur (…) Malgré tout, il reste 192 buralistes en Haute-Vienne. Le métier reste attractif et les inconvénients ne dissuadent pas les vocations.